Selon les projections des experts de la Banque mondiale, la croissance économique mondiale devrait baisser de 2,1%, contre 3,1% en 2022. Ils considèrent que la croissance a nettement ralenti et le risque de tensions financières dans les économies de marché émergentes et en développement s’intensifie dans un contexte de taux d’intérêt élevés. Concernant les économies les plus développées de la planète, au-delà d’une apparente euphorie des marchés boursiers, les signes de fragilités s’accumulent.
Des signes presque toujours annonciateurs d’une récession, qui viennent se rajouter à l’effondrement des prix des matières premières. D’abord, sur le marché des matières premières, l’envolée des matières premières déclenchée par le conflit russo-ukrainien fait déjà partie du passé. Du nickel au blé en passant par le gaz naturel, les cours de nombreux produits se sont récemment effondrés, après avoir atteint des sommets en 2022.
L’indice Bloomberg des principales matières premières a chuté de plus de 10 % depuis le début de l’année, pour atteindre son plus bas niveau depuis 2021. Ces données reflètent les inquiétudes des marchés face à la conjoncture économique mondiale actuelle, marquée par la menace de récession et la faiblesse de la reprise chinoise post-Covid. Ensuite, le manque d’entrain, aussi bien des grands que des petits boursicoteurs, constaté tout récemment aux Etats-Unis et en Europe, pourrait être un signe avant-coureur des difficultés à venir. Le principal risque serait de les voir « capituler » face à une détérioration claire des perspectives de croissance.
En effet, malgré leur appétit pour l’IA et le rebond des Bourses mondiales depuis le début de l’année, les investisseurs se montrent de plus en plus prudents. Alors qu’ils avaient déversé des centaines de milliards de dollars dans les fonds actions ces trois dernières années, ils ont eu tendance à se retirer ces dernières semaines. Résultat : les flux sur les actions sont nuls depuis le début de l’année, souligne Bank of America.
Cette tendance se confirme aussi bien pour les plus grandes capitalisations boursières que pour les petites et moyennes capitalisations, généralement plus sensibles à la conjoncture économique, qui sont plus que jamais à la peine. Une sous performance qui reflète en partie les craintes des investisseurs pour la croissance. Ces sociétés, moins internationalisées, plus dépendantes du financement bancaire, sont souvent perçues comme les premières victimes des hausses de taux et des récessions.
A l’inverse, les fonds monétaires et les obligations, en particulier souveraines, perçus comme plus sûrs, sont plébiscités. Les professionnels de l’investissement sont par ailleurs friands de liquidités, un placement peu rémunérateur mais très sûr, particulièrement apprécié lorsque la situation économique se dégrade.