Les mouvement masculinistes comme les Red Pill ont le vent en poupe au Maroc depuis quelques années. Pourquoi à votre avis?
D’abord, il y a la méconnaissance de ce qu’est l’égalité. On n’éduque pas les gens à l’égalité que ce soit à l’école, dans la famille ou ailleurs. Et puis les jeunes hommes qui s’identifient dans ces mouvements le font car ils y trouvent une assise idéologique pour justifier leur misogynie et leur haine envers les femmes. Et il y a aussi l’effet transgressif, dans la mesure où la société et l’État progressent vers le respect des droits des femmes, et pour se rebeller contre cette tendance, certaines jeunes arborent les idées du mouvement Red Pill.
Comment ces mouvements peuvent-ils affecter les droits des femmes?
Difficile de dire avec précision vu que c’est un phénomène nouveau. Mais ça reste un discours haineux qui donne beaucoup plus de travail aux militants des droits des femmes. Avant, l’obstacle c’était les islamistes mais maintenant ce sont des jeunes qui utilisent des moyens modernes dont l’impact est très fort comme les réseaux sociaux et les “memes”. L’État fait un effort pour promouvoir les droits des femmes, mais il n’existe pas de réponse institutionnelle au discours de ces mouvements nouveaux. Cette réponse doit être alternative, moderne, adaptée et inclusive.
Face à ces conception du rapport homme/femme, vous brandissez le concept des masculinités dites “positive”...
Promouvoir les masculinités positives permet de lutter contre le discours de haine à l’encontre des femmes, dans la mesure où cela démontre qu’on est pas obligé de détester une femme et de la dominer pour être un homme. Il s’agit d’une masculinité basée sur la solidarité et un rapport égalitaire entre l’homme et la femme et même entre les hommes eux-mêmes, loin de la vision actuelle de la masculinité qui prédomine dans la société patriarchale.