Sommet de l'Union Africaine : La migration Africaine à l’ère de la pandémie

Le rapport du roi Mohammed VI sur le suivi de l’opérationnalisation de l’Observatoire africain des migrations au Maroc a été présenté le dimanche 6 février devant le 35e Sommet de l’UA. En voici les principaux messages.

Le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, a présenté, dimanche 6 février 2022, devant le 35e Sommet ordinaire de l’Union africaine (UA), qui se tient à Addis-Abeba, le rapport du roi Mohammed VI sur le suivi de l’opérationnalisation de l’Observatoire africain des migrations au Maroc.

Le rapport du Roi est articulé autour de trois messages principaux, a souligné M. Bourita. Le premier est que l’Afrique continue à payer un lourd tribut, que ce soit à la pandémie ou à la migration. En effet, la pandémie a eu un impact majeur sur la migration. Elle n’a pas freiné les flux, mais les a altérés. Elle a exacerbé la vulnérabilité des migrants à la traite des personnes et accentué la précarité des travailleurs migrants, a relevé le ministre.

Pourtant, a noté M. Bourita, la pandémie a constitué une démonstration supplémentaire de l’impact positif des migrants, autant pour les pays d’accueil que pour les pays d’origine. Comme le souligne le rapport, l’importance de la diaspora est telle qu’on lui attribue, à juste titre, l’appellation de la «sixième région d’Afrique». Cette diaspora joue un rôle de plus en plus important pour favoriser le développement socio-économique, notamment par le biais des transferts de fonds, a réaffirmé le ministre.

Par ailleurs, la pandémie n’a pas empêché les fake news de continuer à circuler sur la migration en Afrique. Pourtant, les chiffres sur la migration africaine sont toujours aussi limpides et éloquents, a souligné le ministre, relevant que cette migration concerne au premier chef l’Afrique. Elle a même augmenté de 13% entre 2015 et 2019. «La migration africaine ne représente que 14% de la population totale des migrants internationaux, et la plupart des migrants se déplacent à l’intérieur du continent africain et au sein de leur région d’appartenance », a précisé le ministre.

Nouvelle gouvernance migratoire
Le deuxième message du rapport du roi Mohammed VI est que l’opérationnalisation de l’Observatoire Africain revêt une triple dimension: pour le Maroc, pour l’Afrique et pour la coopération entre le Maroc et l’Afrique, a indiqué M. Bourita.

En effet, l’Observatoire est né de la vision du Souverain pour la migration en Afrique. Cette proposition a fait son chemin institutionnel au sein de l’Union africaine et a été portée par les efforts soutenus du Royaume pour créer les conditions nécessaires à son opérationnalisation. Ce processus a culminé avec l’inauguration officielle de l’Observatoire africain des migrations à Rabat, le 18 décembre 2020, coïncidant symboliquement avec la Journée internationale des migrants.

Enfin, le troisième message du rapport est que l’Afrique est le précurseur de la nouvelle gouvernance migratoire voulue par le Pacte de Marrakech, a dit le ministre. Alors même que la migration africaine est stigmatisée et associée à des conceptions binaires, le rapport du roi Mohammed VI démontre que l’Afrique s’est positionnée comme un acteur central de la mise en oeuvre du Pacte de Marrakech, a relevé le ministre.

L’Observatoire est ainsi une déclinaison directe du Pacte, et en particulier de son objectif premier, qui est de collecter et d’utiliser des données précises qui serviront à l’élaboration de politiques fondées sur la connaissance des faits.

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