Sommet arabe : La mésaventure de Mohsine Kaïss, journaliste à la chaîne Al Aoula, à Alger


À l’instar de ses collègues ayant fait partie de la délégation des journalistes marocains missionnés pour couvrir les travaux du Sommet arabe à Alger, les 1er et 2 novembre 2022, la mésaventure du journaliste de la chaîne TV Al Aoula Mohsine Kaïss a commencé le 29 octobre 2022. Arrivés à l’aéroport Houari Boumédiene, les autorités algériennes leur réservent un traitement à part, confie-t-il. Avant même d’atteindre la police des frontières, les services de renseignement ont demandé à toute la délégation à vérifier leur accréditation. «De quelle accréditation parlaient-ils? Nous avions fait la démarche nécessaire auprès des organisateurs. Nous avions notre “ordre de mission”. Et puis, en principe, pour tous les événements de ce genre, on s’enregistre sur place et on reçoit nos accréditations directement des organisateurs», s’étonne-t-il. Mais ce n’était que le début d’un calvaire qui allait durer au moins six heures. «Nous étions marginalisés et exclus et traités avec une grande indifférence et mépris. On nous a séquestrés pendant six heures dans une salle comme des immigrés clandestins», raconte Mohsine Kaïs.

Au sujet de la rumeur selon laquelle les autorités algériennes auraient émis des réserves sur le nombre élevé de la délégation d’Al Aoula, Kaïss réfute ces fausses informations en expliquant que d’autres délégations de journalistes arabes ont été convenablement reçus et que malgré leur nombre qui dépassait les 40 journalistes, les autorités algériennes ne leur ont rien signalé.

La délégation d’Al Aoula a ensuite été dépouillée de tous les équipements et du matériel dont ils disposaient pour des raisons futiles.

Après cela, nous raconte Kaïss, toute la délégation s’était rendue à l’évidence que les médias marocains étaient indésirables et qu’ils n'avaient pas leur place au sommet.

«À ce moment-là, nous nous sommes de nouveau demandé la raison de notre présence sur une terre qui déteste le Maroc et ses ressortissants. Nous les dépassons à tous les étages. Eux, leur diplomatie est fragile et leur pensée est dominée par la haine envers le grand développement que connaît le Royaume. Dieu merci, nous sommes chanceux d’avoir un pays comme le Maroc et notre Roi. En Algérie, même la libre circulation a des horaires à respecter qui s’appliquent autant aux Algériens qu’aux étrangers. L'État militaire impose toujours un couvre-feu», lance-t-il.

Le calvaire de la délégation d’Al Aoula n’était pas fini. Après six heures de séquestration, les services de renseignement ont escorté Mohsine et ses collègues à l’hôtel pour y passer la nuit. Ils les raccompagneront, sous haute surveillance, le lendemain matin, le 30 octobre, à l’aéroport. Non pas pour leur délivrer enfin une accréditation et présenter des excuses pour le mauvais traitement, mais pour les expulser du territoire algérien. 

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