LES SMIGARDS SACRIFIÉS SUR L’AUTEL DE L’EMPLOI

LA CGEM DEMANDE LE REPORT DE L’AUGMENTATION DE 5% DU SMIG

Vu que les mesures de confinement ont eu un impact aussi bien direct qu’indirect sur la population active, le maintien de l’emploi s’avère plus prioritaire que jamais

“Dans la conjoncture actuelle, il est clair que nous allons demander le report de l’augmentation du SMIG. D’autant plus que cette augmentation était liée à plusieurs choses que devait faire l’Etat. En clair, dans les conditions actuelles, il est impossible d’augmenter le SMIG. Nous espérons juste de maintenir les emplois”, a déclaré Chakib Alj, le patron des patrons, lors de son intervention, le 22 mai 2020, au cours d’un webinaire organisé par l’Ordre des experts-comptables (OEC) sur la relance économique post Covid- 19.

Rappelons que le gouvernement, les syndicats et la CGEM ont signé en avril 2019 un accord social ayant pour objet, notamment, une augmentation du SMIG de 10% sur deux ans dans le secteur privé et le secteur agricole avec 5% à partir de juillet 2019 et 5% en juillet 2020. Tout en restant fidèle aux engagements de cet accord social, la CGEM n’en appelle pas moins le gouvernement à reporter l’augmentation du SMIG prévue en juillet 2020, en raison des difficultés que vivent les entreprises actuellement à cause de la crise du Coronavirus.

En effet, selon les résultats d’une enquête de la CGEM, l’impact de la crise COVID-19 sur les entreprises est plus qu’alarmant. À cet effet, selon ce sondage, plus de 63% des entreprises ont demandé non seulement le report de leurs échéances bancaires mais aussi le report des échéances fiscales et des cotisations CNSS. Mais surtout, plus de «56% d’emplois risquent de partir», alerte le président de la CGEM. Les entreprises sondées craignent, en effet, la perte de 165.586 emplois, soit 55,11% de leurs effectifs, dont environ 100.000 dans celles ayant enregistré une baisse de plus de 50% de leur chiffre d’affaires.

Rappelons, par ailleurs, que plus du tiers des entreprises ont déjà bénéficié de l’indemnité chômage financée par le fonds spécial anti Covid-19, et 48% affirment qu’elles restent attentives à l’évolution des événements. «Les réponses laissent présager un possible doublement des demandes de l’indemnité forfaitaire», indique la CGEM. Même dans l’hypothèse où le patronat prévoit une reprise à partir de juin 2020, leurs chiffres d’affaires prévisionnels sont en baisse pour le reste de l’année. Les conséquences de cette baisse d’activité se feront, plus que jamais, sentir sur l’emploi. Les patrons craignent de ce fait le fléau du chômage, qui pourrait progresser rapidement d’ici la fin de l’année, et même dépasser les niveaux atteints lors des années précédentes.

Mais ils estiment que l’impact final de cette crise du Covid-19 sur l’emploi dépendra surtout des mesures qui seront adoptées par le gouvernement, notamment dans le cadre de la Loi de finances rectificative envisagée. Le soutien aux entreprises, à l’emploi et aux revenus, mais aussi la relance de l’économie, la protection des travailleurs et le recours au dialogue social s’imposent, alors, comme une nécessité impérieuse.

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