Entretien. De plus en plus de Marocains achètent en ligne, d’après un rapport de la société “Kaymu”. Cette firme internationale spécialisée dans le commerce électronique croit plus que jamais au potentiel du marché national, nous confie son directeur pour le Maroc.
Maroc Hebdo: Vous venez de réaliser le premier rapport sur les tendances e-commerce au Maroc. Quelles en sont si l’on ose dire les conclusions saillantes?
Sevan Marian : D’abord, l’étude confirme ce que l’on savait déjà, presque d’instinct: le Maroc comporte un marché fort dynamique en la matière. En conséquence, l’on peut dire qu’il s’agit d’une véritable chance pour nous d’y avoir déjà un pied. Par ailleurs, le rapport conclut également que la marge de progression du marché marocain est fort importante. La plupart des acheteurs sont encore jeunes. C’est une cible sur laquelle l’on peut capitaliser à plus ou moins long terme. Il s’agit maintenant pour nous d’asseoir notre présence auprès d’elle de façon encore plus marquée.
N’y a-t-il par exemple pas de fracture entre hommes et femmes? Citadins et ruraux? Que dit le rapport à ce propos?
Sevan Marian : Il est vrai que l’acheteur type marocain a tendance à être un homme plutôt qu’une femme, et de vivre plutôt en ville. Nous avons ainsi relevé que la plupart des acheteurs sont installés à Casablanca. Cela étant, les femmes par exemple devraient être amenées à acheter davantage sur Internet si l’on en croit les données recueillies au cours de notre étude.
Quelles sont d’après vous les principales forces du marché marocain de commerce électronique?
Sevan Marian : Je dirais bien évidemment le nombre d’internautes. C’est l’un des plus importants de la région MENA (Moyen-Orient/Afrique du Nord). Je pense même qu’il est appelé à se développer davantage au cours des prochaines années. Autant de personnes qui pourront donc avoir accès à Internet et sont susceptibles de devenir des acheteurs en ligne en puissance.
Vous ne regrettez donc pas votre choix de vous être installés au Maroc?
Sevan Marian : Aucunement. Kaymu est actuellement le deuxième opérateur de commerce électronique au Maroc. Tant les chiffres de nos ventes que ceux de nos visites sont en hausse constante. Nous pouvons même croire à ce que nous devenions à l’avenir premiers sur le marché marocain.
Pourtant, plusieurs de vos concurrents ont ces dernières semaines annoncé se retirer du Maroc. L’on peut par exemple penser à “Groupon”, dont les dirigeants ne manquaient eux aussi pas de louer la dynamique du marché national.
Sevan Marian : L’on ne peut pas vraiment considérer «Groupon» comme étant un concurrent. La cible sur laquelle il s’appuyait était différente. «Groupon» proposait ce que l’on appelle dans le jargon des «deals». Par conséquent, la cible était forcément réduite tant par la taille que dans le temps. «Kaymu» par contre s’active dans un créneau foncièrement différent. La largeur de notre cible nous permet de croire encore au potentiel du marché marocain. L’étude que nous venons de réaliser nous confirme d’ailleurs dans notre choix.