L’heure des voeux et souhaits est arrivée. Chacun y va de ses rêves et ses désirs les plus fous. Chacun à sa manière. Certaines optent pour des résolutions consignées sur papier, d’autres les affiches aux murs du bureau, du salon, de la cuisine ou des chambres. Mais toutes et tous se rejoignent pour espérer que 2024 leur apporte ce que l’année écoulée leur a refusé. Chacun y va « go » de son couplet préféré, même si, l’écriture aisée des envies contraste souvent avec leur difficile réalisation.
Avouons-le, sans fausse pudeur. L’humanité ne revit- elle pas chaque année, à la même date une phase de pensée magique ? Et pourquoi pas, même si ce n’est pas le propos de notre chronique. Ni même d’ailleurs, l’avertissement de Tolstoï. Ne l’a-t-il pas rappelé sur la nature des voeux, où bonheur ne rime pas forcément avec réalisation de tous les souhaits. On en parlera de cela une autre fois. Revenons au rituel qui ponctue les fins d’année et aux voeux apposés tendrement sur les cartes.
Il y a aussi celles et ceux qui rédigent même des courriers et envoient aux amie- s et aux familles. D’autres préfèrent les appels ou les rencontres en « live ». Tout le monde s’adonne à ce jeu plein d’affection et de bonnes intentions. Ce qui raccourci un peu et les « milles » et les distances entre les êtres humains. Cela part d’un très bon sentiment. Il s’agit à mon avis de la bienveillance dont il faudrait en « user et abuser » à volonté en cette période. C’est vraiment délicieux, ce sentiment de recevoir une carte de voeux d’un proche qui habite une contrée lointaine, ou d’échanger en « Visio » avec ses amies qui résident à l’étranger. Cela aide à oublier ce temps gris, ce froid glacial et ses repas sans goût loin des siens. Du couscous de maman ou de grande mère, sa pastilla aux poissons et son tagine avec ses succulentes couleurs et senteurs. Tous ses mets que l’on retrouve pendant chaque chaleureux « meeting » familial pour les plus chanceux. Cette chaleur humaine que l’on ne trouve quasiment pas ou rarement en Occident.
Quelques dizaines de minutes. C’est le temps qu’il fallait pour se transposer et se téléporter pour partager des bons moments avec les proches. Grâce à ces outils technologiques magnifiques. Ses réseaux utilisés à bon escient nous permettent de créer une bonne ambiance, de rester connecter et de bien garder les liens avec celles et ceux qui sont de l’autre côté de la planète terre. Par contre, souvent ses voeux et ses messages sont échangés sans soin parmi nos concitoyens jeunes et moins jeunes. Ce qui gâche la bonne intention derrière. Des images copiées, collées et envoyées groupées aux destinataires. Par fénéantise et paresse, manque de créativité ou simple imitation, je n’en sais rien. Nous pouvons dire, que certain-e-s n’y mettent pas du coeur. Il faudrait juste envoyer le message de voeux sans mettre sa touche personnelle ou quelque chose de plus originale. Comme si cela va de soi. Sans doute, on ne se pose même pas la question.
Tellement, banalisé. Nos compatriotes ne trouvent aucun mal à transférer un message à une dizaine ou vingtaine de personnes. Ces derniers à leur tour vont les reproduire. Inutile de dire que, sans faire trop attention, ils risquent de les renvoyer aux expéditeurs. Moins drôle et même ridicule, n’est-ce pas ? Certainement, cela n’a rien à voir avec la bienveillance dont en parle. Ce mot qu’il serait préférable de l’ériger en manière de faire et de l’inscrire dans nos modes de vie. Cette année, celle d’après, et même à perpétuité tant que nous sommes encore parmi les vivants. Il s’agit de semer de bonnes graines autour pour les récolter ensemble après. Pour nous et pour les générations futures. Sur ce, tendre et sincère pensée à vous toutes et tous en ce début d’année, en vous souhaitant, santé, bonheur, ami-e-s lectrices et lecteurs, et que vos rêves se réalisent.