La direction du PPS rempile à l’issue du 10ème congrès du parti
Malgré son limogeage tonitruant du gouvernement El Othmani, le secrétaire général du PPS a été reconduit par les siens.
Non, Mohamed Nabil Benabdallah n’est pas (encore) mort. Limogé le 24 octobre 2017 de son poste de ministre de l’Aménagement du territoire national suite au rapport de la cour des comptes l’ayant mis en cause dans les dysfonctionnements enregistrés dans la mise en oeuvre du programme de développement spatial de la province d’Al Hoceima, celui dont beaucoup avaient dès lors commencé à ébaucher la nécrologie politique prouve encore une fois qu’il en faudra bien plus pour le mettre sur la touche.
Le Xe congrès du Parti du progrès et du socialisme (PPS), tenu du vendredi 11 au dimanche 13 mai 2018 au Complexe Moulay-Rachid de la jeunesse et de l’enfance de la ville de Bouznika, l’a reconduit pour la troisième fois consécutive depuis mai 2010 en tant que secrétaire général de l’ancien Parti communiste marocain (PCM).
Le comité central du parti du livre, dont les 487 membres ont également été élus lors du même congrès, lui a accordé 371 voix, contre 92 pour son adversaire Said El Fekkak, que le grand public connaît en tant que président de la Fondation Hassan- II pour la promotion des oeuvres sociales du personnel du secteur public de la Santé depuis août 2013.
Dans sa première réaction, M. Benabdallah s’est félicité «de la confiance que lui ont accordée les congressistes». Il a également assuré que le parti poursuivra son action «pour davantage d’acquis, de cohésion et d’efficacité». Preuve qu’Al Hoceima est de l’histoire ancienne, le roi Mohammed VI lui a adressé, suite à sa réélection, un message pour lui exprimer ses voeux de succès. Il lui a également demandé de transmettre aux composantes du PPS sa haute considération pour ce qu’il qualifie de «contribution constructive » du parti à l’édification du processus politique et institutionnel national.
“Contribution constructive”
Si le message est plus laconique que de coutume, il n’en indique pas moins que M. Benabdallah reste dans les petits papiers du Souverain, alors même que l’ancien ministre avait eu maille à partir, en septembre 2016, avec son entourage, en la personne du conseiller Fouad Ali El Himma. Le Cabinet royal l’avait même recadré après qu’il ait accusé ce dernier d’exercer sa mainmise sur le jeu politique par la voie du Parti authenticité et modernité (PAM).
Un des principaux défis que devra relever M. Benabdallah est de permettre au PPS de garder la tête hors de l’eau, après que le parti ait perdu du terrain lors des dernières législatives au point de ne plus compter qu’une douzaine de députés contre 18 auparavant. Sur ce point, l’actuelle direction continue de miser sur son alliance avec le Parti de la justice et du développement (PJD), avec lequel elle s’était accordée à renforcer la coordination à l’issue d’une rencontre le 8 mai 2018 dans la ville de Rabat. Des leaders du parti islamiste, à l’instar de Mustapha Ramid, se sont cependant prononcés ces derniers mois pour une prise de distance avec le PPS et son secrétaire général.