LE SATISFECIT DE AZIZ AKHANNOUCH

LE MINISTRE DE L’AGRICULTURE ET DES PÊCHES MARITIMES DEVANT LA CHAMBRE DES REPRÉSENTANTS

En dépit de ces mauvaises conditions climatiques, le ministre s’est félicit de la résilience dont jouit désormais l’agriculture nationale.

C’est un Aziz Akhannouch plutôt confiant qui s’est présenté, lundi 1er juin 2020, devant la Chambre des représentants. En dépit de la crise sanitaire et de la sécheresse qui ont pénalisé cette année l’agriculture nationale, le ministre de l’agriculture et de la pêche maritime s’est montré particulièrement rassurant quant à la résilience dont a fait preuve ce secteur stratégique pour l’économie marocaine. Plusieurs sujets sont évoqués par le ministre pendant cette prestation parlementaire riche en informations et en chiffres. Il y a d’abord la récolte céréalière, qui a connu pendant la saison actuelle un niveau historiquement bas par rapport aux années précédentes.

Ainsi, pour le ministre, la production céréalière s’est établie jusqu’à présent à 5,7 millions de quintaux, soit 19% de la récolte globale prévisionnelle de 2020, estimée à 30 millions de quintaux. Il faut dire que les conditions climatiques ont été particulièrement rudes, marquées notamment par un déficit pluviométrique important et une mauvaise répartition temporaire, avec 55 jours chauds et sans pluie. A cause de ce déficit, la superficie cultivée a atteint 5,23 millions d’hectares, dont 4,3 millions consacrés aux céréales, y compris 2,3 millions prêts à être récoltés. La production de la superficie cultivée a enregistré une baisse de 42% par rapport à la saison agricole précédente. En dépit de ces mauvaises conditions climatiques, le ministre s’est néanmoins félicité de l’immunité dont jouit désormais l’agriculture nationale, qui est parvenue à approvisionner l’ensemble des marchés nationaux en fruits et légumes avec la même cadence et au même prix, à la portée du consommateur marocain. C’est ainsi que le programme des cultures printanières a atteint son plein niveau de production, notamment les pommes de terre avec 119%, les tomates (140%), les oignons (109%), le potiron (155%) et le haricot (210%).

Un soutien sans faille
De leur côté, les exportations agricoles ont enregistré, selon le ministre, de belles performances avec une valeur globale de 17 milliards de dirhams, réalisée entre septembre 2019 et mai 2020. Ainsi, l’export des primeurs, à la date du 24 mai 2020, a augmenté de 9% avec une production totale de 1,170 million de tonnes, dont 525.000 tonnes pour les tomates. Les agrumes (482.000 tonnes) ont baissé en volume de 27% mais pas en valeur (-2%) par rapport à la saison agricole précédente. Les exportations ont concerné aussi les haricots verts avec 120.000 tonnes (+9%), les courgettes avec 45.000 tonnes (+8%), les pastèques avec 161.000 tonnes (+74%), les fruits rouges avec 87.000 tonnes (+50%); les melons avec 42.000 tonnes (+4%), les avocats, avec 32.800 tonnes (+193%).

Autant de performances qui attestent du succès de la diversification agricole menée dans le cadre du Plan Maroc Vert. Ainsi, malgré toutes les critiques adressées à ce plan, force est de constater que l’agriculture nationale a bien pu résister aux chocs climatiques pour des niveaux de production qui assurent non seulement l’approvisionnement des marchés intérieurs, mais également réaliser des opérations d’exportation aux quatre coins du monde. Au coeur de cette machine agricole bien huilée se trouve bien entendu l’agriculteur marocain, considéré comme un élément essentiel dans le fonctionnement de l’agriculture nationale. Pénalisés par le déficit pluviométrique, les agriculteurs marocains ont été indemnisés par leur département, qui leur a consacré une enveloppe de 350 millions de dirhams.

Une somme importante prise en charge par l’assureur agricole Mamda, et versée dès début avril dernier. Le but est de soutenir financièrement les agriculteurs affectés par la sécheresse pour surmonter sensiblement leurs difficultés économiques. Aziz Akhannouch a également mis en valeur le rôle déterminant joué par le groupe Crédit Agricole du Maroc dans le soutien financier sans faille au secteur. Ce dernier a notamment financé divers programmes en faveur des paysans pour une valeur globale de 1,5 milliard de dirhams. Le moins que l’on puisse dire est que le ministre de l’agriculture et de la pêche maritime affiche un satisfecit béat qui rompt totalement avec la morosité ambiante de la conjoncture économique actuelle.

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