Comment expliquez-vous le regain d'intérêt de la diaspora pour le Maroc ? Pouvez-vous nous présenter la Société marocaine de l’économie des produits de santé ?
La société marocaine de l’économie des produits de santé (SMEPS) est une société savante à but non lucratif dont les missions sont, entre autres, de promouvoir la formation continue et la recherche en économie des produits de santé et en évaluation clinique et thérapeutique, faciliter la coopération entre les professionnels du domaine de la santé à travers des évènements et des publications scientifiques et partager des informations et des expériences avec des organismes similaires.
La SMEPS organise ce vendredi un congrès africain à Salé sous l’égide du ministère de la santé et de la protection sociale. Pourquoi un tel congrès et quels sont ses objectifs ?
Le Maroc est en pleine réforme de son système de protection sociale notamment la généralisation de l’assurance maladie obligatoire. Ce chantier structurant s’accompagne par une refonte globale du système de santé. Cette dynamique est une opportunité pour le congrès pour faire évoluer les pratiques en santé et améliorer l’accès aux soins pour les citoyens avec la perspective d’une participation active des patients dans le système de santé. Parmi les objectifs derrière ce congrès, créer un échange entre patients, professionnels de santé, décideurs et autres acteurs pour partager les meilleures pratiques.
Pourquoi avoir choisi comme thème : "la place de la voix du patient dans les systèmes de santé ?"
Le choix de ce thème est motivé par plusieurs raisons importantes. La première est l’évolution du processus décisionnel en santé. Historiquement, les décisions étaient prises par les professionnels de santé et les décideurs avec une implication limitée des patients. Cependant, il y a un changement de paradigme qui met de plus en plus en avant le rôle crucial des patients et leur expérience unique dans la maladie et les soins. Autre raison : le rôle de plus en plus croissant des associations de patients, qui ont gagné en importance. Organisées en fédérations ou alliances, elles ont pour objectif pour défendre les droits des patients et devenir des interlocuteurs privilégiés auprès des autorités sanitaires. Leur implication souligne la nécessité de considérer sérieusement leurs perspectives dans le processus décisionnel.
Pensez-vous que le patient n'est pas suffisamment pris en compte dans les politiques de la santé publique au Maroc ?
Oui je le pense. C’est pour cela que les politiques et législations actuelles doivent être adaptées pour formaliser l’engagement des patients. Aussi, il manque encore des mécanismes et des structures comme des conseils consultatifs de patients pour garantir leur participation. Il est également prioritaire de former les professionnels de santé pour mieux écouter et intégrer les contributions des patients.
Que pensez-vous de l'évolution du système de santé dans notre pays ?
Il faut dire que la généralisation de l’AMO et la refonte du système national de santé sont des étapes importantes pour améliorer l’accès aux soins pour tous les citoyens. Mais il reste encore des défis importants à relever notamment la nécessité d’adapter les législations et de créer des mécanismes formels pour la participation des patients.