A en croire différentes sources médiatiques, le nouvel émissaire onusien dans les provinces du Sud s’apprêterait bel et bien à effectuer sa première grande tournée maghrébine.
Nommé le 6 octobre 2021 envoyé personnel du secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU) au Sahara marocain, Staffan de Mistura s’apprêterait enfin à effectuer sa première grande tournée régionale, assurent différentes sources médiatiques.
Celles-ci avancent que le diplomate italo- suédois devrait se retrouver vers le milieu du mois de janvier au Maghreb, après s’être contenté pour l’instant d’échanger avec le ministre des Affaires étrangères espagnol, José Manuel Albares, le 3 décembre 2021 -les deux hommes s’étaient rencontrés en marge de la septième édition des dialogues méditerranéens, tenue dans la capitale italienne, Rome-, et le vice-ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Verchinine, qu’il avait eu au téléphone quatre jours plus tard, le 7 décembre 2021.
Figureraient ainsi dans son programme de visite le Maroc bien sûr, en incluant éventuellement la region du Sahara, mais aussi l’Algérie et la Mauritanie, que le conseil de sécurité considère officiellement depuis avril 2017 comme parties prenantes du conflit autour des provinces du Sud -tout en sachant que la voisine de l’Est abrite depuis novembre 1975 non loin de la ville de Tindouf le quartier général du mouvement séparatiste du Front Polisario, dont M. de Mistura prévoirait également de voir les dirigeants.
Une fin de non-recevoir
Ce qui est en tout cas sûr est que M. de Mistura n’aura pas la tâche facile: on sait que ce n’est qu’à contre-coeur, et principalement suite à la pression des États- Unis, que le Maroc s’était résigné à l’avaliser comme envoyé -le Royaume l’avait refusé, auparavant-, tandis que la partie algérienne n’a pas vu d’un très bon oeil le revirement marocain et suspecte l’existence d’une entente sous le boisseau entre Rabat et Washington; ce qu’avait de façon suffisamment claire laissé entendre une dépêche du 16 septembre 2021 de l’Algérie presse service (APS), l’agence de presse algérienne officielle (qui avait posé la question de savoir “ce qui a été donné en contrepartie de cette acceptation” du Maroc).
Qui plus est, le régime algérien refuse tout bonnement de participer aux tables rondes avec le Maroc, quand bien même le conseil de sécurité l’y ait, dans sa dernière résolution du 31 octobre 2021, appelé. Dès le 12 octobre 2021, son soi-disant “envoyé spécial chargé de la question du Sahara occidental (sic) et des pays du Maghreb” Amar Belani y avait opposé une fin de non-recevoir, suivi par la diplomatie de son pays qui, en réaction à la résolution du conseil de sécurité, a souhaité revenir aux paramètres qui avaient sous-tendu l’accord de cessez-le-feu du 6 septembre 1991, c’est-à-dire celui de l’organisation d’un référendum dont on sait pourtant aujourd’hui qu’il est impossible à organiser (du fait du désaccord relatif au corps électoral). M. de Mistura peut-il réussir là où les autres envoyés ont tous échoué?.