Sahara marocain: Le parlement catalan met les pieds dans le plat

A un moment où la généralité de Catalogne, qui tient lieu de gouvernement catalan, projette de transférer sa délégation en Afrique du Nord de Tunis à Rabat, la présidente du parlement catalan, Laura Borras, a reçu dans la journée du lundi 21 mars 2022 le délégué du mouvement séparatiste sahraoui du Front Polisario à Barcelone, Abidin Bucharaya. C’est Mme Borras elle-même qui s’en est fait l’écho sur le réseau social Twitter en expliquant qu’elle avait “réitéré” à son interlocuteur “la fidélité de la Catalogne aux droits de l'homme”.

“La Catalogne a une très longue tradition de soutien politique et de solidarité avec le peuple sahraoui (sic),” a-t-elle écrit, dans des propos pour le moins hostiles à l’intégrité territoriale du Maroc. Amèneront-ils le Royaume à refuser l’installation de la délégation catalane sur son sol? Certes, parlement et généralité sont indépendants et représentent pour l’un la branche législative, pour l’autre la branche exécutive, mais il faut dire aussi que Mme Borras est issue du parti Junts, représenté par le biais de quatre ministres dans le gouvernement catalan, quoique la présidence de ce dernier revient à la Gauche républicaine catalane (ERC) en la personne de Pere Aragonès.

En outre, le récent changement de position de Madrid, qui considère désormais l’initiative marocaine pour la négociation d’un statut d’autonomie au Sahara comme la base la plus sérieuse pour régler le différend autour de la région, est susceptible d’amener les autorités marocaines à opposer leur véto à l’installation de la délégation catalane, d’autant plus que la généralité de Catalogne semble vouloir lui faire jouer le rôle d’une véritable ambassade et non pas seulement d’une représentation étrangère.

A cet égard, le Maroc a convenu avec la partie espagnole, en échange du respect par cette dernière à son intégrité territoriale, d’en faire de même dans le sens inverse; ce qui, d’ailleurs, a toujours été le cas, dans la mesure où Rabat s’était par exemple opposé à la proclamation de l’indépendance de la Catalogne en 2017. “Le Royaume du Maroc, fidèle comme il l’a toujours été au respect des principes du droit international, rejette le processus unilatéral d’indépendance de la Catalogne, et exprime son attachement à la souveraineté, à l’unité nationale et à l’intégrité territoriale du Royaume d’Espagne,” avait à l’époque souligné le ministère des Affaires étrangères.

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