Dans le cadre de la bataille qu’il mène à l’international pour l’intégrité territoriale du Royaume, l’État prévoit de s’adjoindre de plus en plus l’ensemble des forces vives de la nation, y compris celles qui ne sont pas officielles.
Cela fait plus de huit ans que le roi Mohammed VI insiste sur ce que l’on appelle la “diplomatie parallèle”, c’està- dire l’implication des acteurs autres qu’étatiques dans l’action diplomatique nationale, surtout bien sûr eu égard à la cause nationale du Sahara.
Il y avait, notamment, consacré de larges pans de son fameux message à la première Conférence des ambassadeurs, tenue à la fin de l’été 2013 dans la ville de Rabat. Désormais, l’État semble plus que jamais décidé à passer aux actes. Présent ce 9 novembre 2021 sous la coupole de la Chambre des conseillers, le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a, ainsi, évoqué l’idée de mettre en place un plan de travail commun avec les parlementaires.
Sans entrer dans les détails, il a plaidé en faveur d’un plan qui serait “bien étudié et sérieux” et s’étalerait sur un horizon de deux à trois ans, avec des objectifs clairs à atteindre. “En plus de ce qu’il y a entre les États et entre les gouvernements, il y a beaucoup de guerres parallèles, et cela aussi bien dans le cadre partisan, syndical, la société civile et autre,” a-t-il développé.
Immuable marocanité du Sahara
De ce fait, les parlementaires nationaux seraient appelés à user des “outils” qu’ils ont et que le ministère des Affaires étrangères n’a pas, lui. En tout cas, l’intervention de M. Bourita à la Chambre des conseillers a été l’occasion pour lui de mettre en exergue les principaux axes du virage diplomatique emprunté dorénavant par le Maroc et auxquels le roi Mohammed VI a fait longuement référence dans son dernier discours de la Marche verte du 6 novembre 2021. Il s’agit notamment de consolider l’immuabilité de la marocanité des provinces du Sud, et de considérer le processus onusien en cours actuellement comme visant simplement à enterrer un différend qui reste fondamentalement régional et, en l’espèce, maroco-algérien.
M. Bourita a, à cet égard, rappelé la disposition du Maroc à prendre part aux tables que le nouvel envoyé personnel du secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU) au Sahara marocain, Staffan de Mistura, a fait part de son intention de tenir dans les plus brefs délais. Tables rondes auxquelles devraient participer, selon le ministre, les élus de la région, dont le discours de la Marche verte a mis en évidence le fait qu’ils soient les seuls véritables représentants légitimes de la population du Sahara -et non, bien évidemment, le mouvement séparatiste du Front Polisario. “Toute solution non réaliste et irréalisable ne sera pas fermement considérée comme une résolution à ce différend artificiel,” a martelé M. Bourita.