Sahara Marocain: La sortie révélatrice de Brahim Ghali

Le discours que vient de prononcer, ce 19 juillet 2021, le secrétaire général du Polisario en dit long, en filigrane, sur l’état de désarroi actuel de son mouvement.

Absent des radars depuis son départ, le 2 juin 2021, d’Espagne, où quarante-trois jours durant il avait été hospitalisé suite à son atteinte de la Covid-19, le secrétaire général du mouvement séparatiste du Front Polisario, Brahim Ghali, vient de faire, ce 19 juillet 2021, sa première apparition publique en près de sept semaines pour prononcer un discours à l’occasion de l’Aïd al-Adha.

Et le moins que l’on puisse dire est qu’il n’y avait rien de vraiment neuf à se mettre sous la dent, si ce n’est l’habituelle logorrhée taxant ici la soi-disant “occupation marocaine” de tous les maux et vantant là “l’Algérie soeur, peuple et gouvernement, l’Algérie de la grandeur et des principes enracinés”, etc. -comme si la preuve n’était pas encore assez faite que lui et les siens n’étaient que des marionnettes de la voisine de l’Est, véritable partie prenante du conflit autour de la région du Sahara.

Toutefois, il est intéressant de s’y attarder en ce que, en filigrane, la sortie de M. Ghali en dit beaucoup sur l’état de désarroi dans lequel se trouve actuellement le Polisario, réduit à faire la propagande d’une soi-disant guerre contre le Maroc alors que l’Organisation des Nations unies (ONU) elle-même, par le biais de sa mission de paix de la Minurso, n’a rien relevé à ce propos ou encore à se plaindre du sort fait dans la ville de Boujdour à la militante séparatiste Sultana Khaya, qui se trouve en fait avoir subi une simple coupure d’électricité beaucoup moins grave, du reste, que celles que doit régulièrement essuyer la capitale algérienne, Alger. Est-ce bien sérieux?

Le Polisario de plus en plus isolé
Les succès diplomatiques enregistrés ces dernières années par le Maroc dans son Sahara, avec notamment l’ouverture depuis décembre 2019 de vingt-deux consulats étrangers dans la région, à commencer par celui inauguré le 10 janvier 2021 par les États- Unis dans la ville de Dakhla, ont ainsi montré ô combien le Polisario se trouvait en fait de plus en plus isolé, le nombre de pays reconnaissant la soi-disant “République arabe sahraouie démocratique” (RASD) ayant d’ailleurs descendu au-dessus du seuil de trente pays.

Citant des “frères”, “alliés”, “amis” qui se seraient montrés solidaires du soi-disant “peuple” sahraoui, M. Ghali n’a à cet égard pu citer que l’Algérie. Et pour couronner le tout, le Polisario s’est trouvé incapable de gérer de simples camps, en l’occurrence ceux des Sahraouis marocains que le mouvement séquestre depuis le milieu des années 1970, puisque le même personnage a reconnu dans son discours d’un problème à ce niveau: qu’en aurait-il été s’il avait sous son contrôle toutes les régions sahariennes de Sakia El Hamra et de Oued Ed Dahab où, au passage, les autorités marocaines ont d’ores et déjà vacciné l’ensemble de la population âgée de 40 ans et plus? Les blagues les plus courtes sont, dit-on, les meilleures. Celle du Polisario n’a, à ce titre, sans doute que trop duré.

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