À quelques mois de sa retraite prévue fin 2022, le sénateur de l'État américain de l'Oklahoma, Jim Inhofe, ne semble toujours pas avoir avalé la pilule de la reconnaissance en décembre 2020 par son pays de la souveraineté du Maroc sur son Sahara.
Profitant du processus de nomination en cours actuellement au Congrès US du prochain commandant de l'Africom, le commandement militaire des États-Unis pour l'Afrique, le concerné a rien de moins qu’appelé l'administration Joe Biden à supprimer l'étape marocaine de l'exercice annuel African Lion du fait que selon lui le Royaume "n'a montré aucune volonté de résoudre le conflit" afférent, comme il l'a écrit le 23 juillet 2022 sur le réseau social Twitter. M. Inhofe a même cherché à embarquer dans sa croisade séparatiste le candidat au commandement de l'Africom, à savoir le lieutenant-général Michael Langley, comme il avait d'ailleurs cherché à le faire en janvier 2022 à l'égard du secrétaire d'État à la Défense, Lloyd Austin, lui-même, en usant de sa position de président de la commission des services armées. Son militantisme a toutefois peu de chances d'aboutir étant donné le caractère stratégique pour les États-Unis de leurs relations avec le Maroc, d'autant plus que depuis octobre 2020 ils sont liés par un nouvel accord de défense qui couvre toute la décennie 2020.
En outre, le Maroc constitue actuellement leur principal allié en Afrique du Nord-Ouest et notamment au Sahara et au Sahel pour lutter contre le terrorisme qui pullule dans la région. En plus de la coordination à travers des exercices comme African Lion, les États-Unis l'appuient d'ailleurs aussi en matière d'armement, alors que leur industrie devrait à l'évidence s'accaparer la part du lion dans le programme de modernisation de 20 milliards de dollars des Forces armées royales (FAR) que le roi Mohammed VI avait annoncé en mai 2021. M. Inhofe peut donc sans doute toujours courir.