Diplomate chevronné, rompu au dossier sahraoui qu’il a pratiqué pendant son passage pendant plus de quatre décennies au ministère des Affaires étrangères, Ali Achour paraît à l’heure actuelle l’une des personnalités les mieux indiquées au Maroc pour aborder la thématique du Sahara.
Sobrement intitulé Sahara marocain: 20 questions pour comprendre, son nouvel ouvrage décortique l’affaire depuis sa genèse, remontant aussi loin que la colonisation par l’Espagne à la fin du XIXe siècle, jusqu’à ses ultimes rebondissements, démontant au passage les thèses séparatistes, mises à nu grâce à un argumentaire maîtrisé et un traitement dans l’ensemble exhaustif des éléments constitutifs du différend.
Contrairement aux apparences, le ton n’est aucunement apologétique. Il s’appuie sur des faits et des données concrètes, accrédités ces dernières années par un certain nombre de nouveaux historiens, marocains et étrangers. Comment le séparatisme sahraoui a-t-il vu le jour? Qu’en est-il de ce fameux avis de la Cour internationale de justice (CIJ), qui reconnaît l’existence de liens juridiques historiques entre le Sahara alors encore espagnol et le pouvoir chérifien marocain mais qui en appelle néanmoins à l’organisation d’un référendum d’autodétermination?
Qu’en serait-il aujourd’hui de la situation de la région si ce n’était l’appui “actif” de l’Algérie au Front Polisario, représentant la mouvance séparatiste sahraouie? Quelle évolution pourrait dans l’avenir connaître le conflit alors que depuis 1991 les armes ont laissé place à une bataille, non moins rude, se déroulant, celle-ci, dans le champ diplomatique? Grâce à une connaissance certaine de l’affaire, M. Achour parvient non sans pédagogie à éclairer la lanterne d’un lectorat pas forcément averti. Pour rappel, l’auteur, actuellement à la retraite, a notamment été ambassadeur du Maroc au Venezuela, en Norvège, au Brésil et au Vatican. Il intervient actuellement en tant qu’éditorialiste et chroniqueur dans la presse nationale