S’ennuyant visiblement depuis son départ, en avril 2019, à la retraite, Gérard Araud est connu pour son fort activisme sur les réseaux sociaux, mais pas forcément pour le meilleur effet. Ce 4 juin 2023, l’ancien diplomate français, qui avait notamment servi en tant que représentant permanent de la France aux Nations unies (2009-2014) puis ambassadeur à Washington (2014-2019), s’est illustré sur Twitter en taxant le Royaume d’“habituel chantage” eu égard au différend autour de ses provinces sahariennes.
Réagissant à une publication de la page “Morocco Intelligence”, qui revenait sur la crise actuelle entre Rabat et Paris, il a sous-entendu que la partie marocaine chercherait à mettre à profit ce qu’il a qualifié de “volte-face américaine”, c’est-à-dire la décision de reconnaissance prise en décembre 2020 par les États-Unis, pour que le président Emmanuel Macron franchisse également le pas. “La France a été seule pour défendre les intérêts marocains au Conseil de sécurité,” a-t-il affirmé. Et de revenir plus tard à la charge, suite aux réactions au vitriol des internautes marocains, pour plaider dans un deuxième tweet qu’il aurait “passé des nuits à défendre le Maroc au Conseil de sécurité au nom de la France, y compris face aux États-Unis”.
Pour rappel, M. Araud avait déjà défrayé la chronique en février 2014 après que l’acteur espagnol Javier Bardem, qui venait alors de sortir un documentaire engagé en faveur de la séparation du Sahara marocain, eut assuré qu’il lui aurait confié trois ans plus tôt “que le Maroc est une maîtresse avec laquelle on dort toutes les nuits, dont on n'est pas particulièrement amoureux mais qu'on doit défendre”. Il avait par la suite démenti, mais cela avait ceci dit contribué à compliquer les relations avec Paris dans un contexte où la justice française avait quasiment en même temps tenté de convoquer le directeur général de la Surveillance du territoire national (DGST), Abdellatif Hammouchi, pour une accusation de torture de l’ancien kickboxeur Zakaria Moumni.