“Au sujet du Maroc, de l’Algérie et du conflit au Sahara occidental”, le choix des termes par l’administration américaine n’est pas anodin. Le fait qu’un haut fonctionnaire de l’équipe de Joe Biden n’évoque que le Maroc et l’Algérie est un signal fort que, pour les Etats-Unis, la question de ce différend lie uniquement ces deux pays.

Un briefing de la presse américaine au sujet de la situation en fin d’année 2021 dans la région du Moyen-Orient, tenu par un haut fonctionnaire de l’administration Biden, et publié par la Maison blanche le 17 décembre 2021, a surpris de par les propos choisis par ce dernier pour parler de la question du Sahara marocain. «Au sujet du Maroc, de l’Algérie et du conflit au Sahara : nous avons maintenant un envoyé de l’ONU, Staffan de Mistura, l’un des diplomates les plus expérimentés au monde. Nous avons travaillé en étroite collaboration avec les parties et avec les Marocains pour garantir que Staffan soit nommé à ce poste. Actuellement, il est à pied d’oeuvre, ce qui nous semble assez important pour garder ce conflit sous contrôle et essayer de trouver une résolution politique», a-t-il affirmé.

«Au sujet du Maroc, de l’Algérie et du conflit au Sahara occidental», le choix des termes par l’administration américaine n’est pas anodin. Le fait qu’un haut fonctionnaire de l’équipe de Joe Biden n’évoque que le Maroc et l’Algérie est très significatif. Pourquoi n’a-t-il pas cité le Polisario ou la Mauritanie? C’est un signal fort que pour les Etats-Unis, la question de ce différend lie deux pays, le Maroc et l’Algérie, étant donné que le voisin de l’est est celui qui a créé ce mouvement de séparatistes et la fantomatique Rasd et qui finance toute la campagne de propagande qui vise à aligner plusieurs pays à la thèse algéro-algérienne du conflit.

Les Etats-Unis, membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, ont joué un rôle capital dans l’adoption des dernières résolutions du Conseil, qui ont révélé l’implication du régime algérien dans ce différend régional. Processus politique Les résolutions du Conseil sont le cadre du processus politique et de la recherche d’une solution politique à ce conflit. Le dénominateur commun des résolutions 2440, 2464, 2494 et 2548 est l’accent mis sur la nécessité de parvenir à une solution juste, mutuellement acceptable et fondée sur le compromis. En outre, l’Algérie a été pour la première fois incluse dans la Résolution 2440 d’octobre 2018 et les résolutions suivantes, ce qui veut dire que le Conseil de sécurité la considère partie prenante du conflit et non plus comme un simple observateur ou pays voisin.

Le briefing de l’administration Biden par rapport à la question du Sahara confirme l’appui des Etats-Unis à l’initiative crédible et réaliste marocaine d’autonomie comme voie unique à la recherche d’une solution politique. Elle conforte la Proclamation de l’ancien président américain Donald Trump, en date du 10 décembre 2020, qui a reconnu la souveraineté du Royaume sur son Sahara. Mais elle cadre surtout la mission du nouvel envoyé spécial Staffan de Mistura dans ce sens où elle lui signifie que les efforts doivent se focaliser sur les deux pays concernés par le conflit, le Maroc et l’Algérie. Une mission difficile mais pas impossible.