Sahar El Maataoui : Bollywoodienne, mais avant tout Marocaine


Actrice, animatrice et mannequin, Sahar El Maataoui, armée d’une solide formation en économie, emprunte avec détermination toutes les voies menant à la concrétisation de son rêve de briller devant la caméra.

Venir de Marrakech jusqu’aux locaux de Maroc Hebdo à Casablanca, ce n’est certainement pas ce qui allait refroidir Sahar El Maataoui. Pour percer dans le monde du cinéma, dont elle est désormais une figure montante au Maroc, notre interlocutrice n’avait en effet pas hésité, il y a quelques années de cela, à s’aventurer en Asie du Sud et plus précisément à Boolywood, La Mecque du septième art indien. Financière de formation -elle est titulaire d’un master en audit et contrôle de gestion de l’Ecole nationale de commerce et de gestion (ENCG) d’Agadir-, Mme El Maataoui s’est ainsi taillé sur au moins deux continents pour le moment une place comme actrice, mais aussi présentatrice en herbe, carrière qu’elle mène parallèlement à celle devant les caméras. Une vraie touche-à-tout.

Peau brune et longs cheveux noirs
Mais c’est d’abord dans le domaine du modeling que cette jeune femme au corps élancé s’était illustré, un peu par hasard, après avoir été repérée dans un supermarché par une chasseuse de tête. «A l’âge de 17 ans, le mannequinat a été mon premier pas vers le jeu d’acteur, une initiation à l’art de capturer la lumière, la posture, la représentation”, se remémore-t-elle, les yeux pétillants à l’évocation de ces souvenirs. C’est peu de temps après avoir décroché son diplôme qu’elle prend le chemin. Un choix loin d’être fortuit, puisqu’avec sa peau brune et ses longs cheveux noirs qui tombent en cascade, Mme El Maataoui colle à l’image que l’on connaît généralement des actrice made in India. On lui trouve notamment des traits de ressemblance avec Katrina Kaif, avec qui elle finit d’ailleurs par partager l’écran dans “Tiger Zinda Hai”, aux côtés également de Salman Khan.


C’est ce film, sorti en 2017, qui lui permet alors de faire décoller sa carrière indienne. Quand on lui pose la question, elle nous raconte garder le souvenir le meilleur de cette expérience. «”Tiger Zinda Hai” a été une révélation pour moi. Travailler avec des acteurs de cette envergure, c’était comme un rêve devenu réalité », confie Mme El Maataoui. “Tiger Zinda Hai” aiguise également l’appétit de Mme El Maataoui pour le cinéma, la poussant à suivre une formation en acting en Inde, où elle demeure en tout et pour tout trois ans. «J’ai choisi l’acting parce que c’est là que je me sens la plus vivante. Cela regroupe le mannequinat, la présentation, l’illusion et la réalité, c’est là où je peux explorer les profondeurs de l’âme humaine,» dit-elle, expliquant son choix de carrière.

Malgré son succès en Inde, Mme El Maataoui a choisi de rentrer au bercail, décision qu’elle ne prend pas à la légère. «Revenir au Maroc, c’est revenir à mes racines, à l’essence de mon art. C’est ici que je peux contribuer à façonner l’industrie, apporter ce que j’ai appris et inspirer une nouvelle génération,» détaille-t-elle avec fierté. En outre, Mme El Maataoui souhaite aussi diversifier son expérience et s’attaquer aux défis uniques du monde cinématographique marocain. Si le grand public a connu Mme El Maataoui lors de l’émission “Alef Mrehba”, durant le mois du Ramadan 2022, où elle visitait différentes villes du Maroc pour rencontrer des gens sur place et parler traditions de chacun d’entre elles(repas, arts de la table, produits du terroir, artisanat…), elle avait ensuite eu un rôle important dans le film “Bent Lehlal”. «Le marché marocain est plus intime, mais non moins exigeant.

Ici, l’art de raconter des histoires prend une autre dimension, plus personnelle, plus proche des gens», s’enthousiasme-t-elle. «Mais certainement, travailler en Inde m’a ouvert les yeux sur une dimension différente de discipline et de dévotion au métier, où l’acting est souvent une affaire de grandeur et de spectacle», conclut-elle. A n’en point douter, Mme El Maataoui a parfaitement réussi à fusionner à la fois le talent, la beauté et la détermination. Son discours atteste ainsi clairement de l’ambition d’une femme qui a déjà traversé pas mal de mondes et de modes pour se forger une identité artistique unique, et qui, par son retour, s’engage à enrichir la culture du cinéma marocain.

Driss LOUDIYI

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