Quand le Roi Mohammed VI n'assiste pas aux sommets arabes

Des réunions qui se suivent et se ressemblent


A plusieurs reprises, S.M. le Roi Mohammed VI avait fait part, dans des communiqués officiels ou dans des messages lus en son nom, de sa grande déception quant à l’inefficacité de ces réunions qui tendent à reléguer au second plan les vrais problèmes politiques qui gangrènent le monde arabe.

Contrairement à son défunt père, Feu S.M. Hassan II, qui affectionnait en quelques sorte les sommets arabes, avec néanmoins un intérêt moins prononcé vers les dernières années de son règne, S.M. le Roi Mohammed VI, lui, a développé, au fil de son règne, une attitude plus pragmatique et accentuée sur les résultats. Il avait notamment annulé sa participation au dernier sommet arabe qui s’était déroulé à Alger, les 1er et 2 novembre 2022, après que sa participation personnelle avait été avancée, plusieurs semaines à l’avance, par de nombreuses sources médiatiques.

A plusieurs reprises, S.M. le Roi Mohammed VI avait fait part, dans des communiqués officiels diffusés par le cabinet royal ou dans des messages lus en son nom, de sa grande déception quant à l’inefficacité de ces réunions qui ne règlent aucun problème politique alors que le monde arabe est miné par des divergences fortes entre plusieurs membres de la Ligue arabe. En janvier 2009, le cabinet royal publiait un communiqué historique où il est annoncé que le Roi ne participera pas au sommet arabe extraordinaire prévu pendant la même année au Qatar, ainsi qu’il n’allait pas au sommet économique de la Ligue arabe, prévu immédiatement après au Koweït.

Le communiqué précise que la décision royale s’explique par le fait que ces réunions tendent à mettre en avant les personnes et à reléguer au second plan les vrais problèmes, alors que la situation dans le monde arabe est catastrophique et a atteint un stade de dégradation sans précédent dans l’histoire de l’action arabe commune. De tels arguments, fermes et directs, ont sonné comme un puissant rappel à l’ordre royal pour les dirigeants arabes afin d’accorder la priorité au règlement des conflits interarabes.

Échecs à répétition
La même position royale s’exprime en février 2016 après les instructions royales données à son ministre des affaires étrangères de l’époque, Salah Eddine Mezouar, qui informe le secrétaire général de la Ligue arabe que le Maroc va se désister de l’organisation du sommet arabe, qui était prévue les 6 et 7 avril 2016 à Marrakech. Un communiqué du ministère des affaires étrangères avait précisé que «les conditions objectives pour garantir le succès d’un sommet arabe ne sont pas réunies » et que «le Maroc ne veut pas que ce sommet se tienne sur son sol sans apporter, pour autant, une valeur ajoutée dans le sillage de la défense de la première cause des Arabes et des musulmans, à savoir la question palestinienne…».

Il faut reconnaitre que tous les sommets arabes qui se sont succédés n’ont jamais pu rien réglé et sont en fait une succession d’échecs à répétition. Mais le plus grand échec demeure, sans aucun doute, l’incapacité des pays arabes à trouver une solution durable et définitive à la question palestinienne. Une question qui demeure certes souvent au centre des discussions pendant chaque sommet, mais toujours sans solution trouvée. Le sommet de Jeddah aura, lui le mérite d’avoir réuni tous les arabes avec le retour très remarqué de la Syrie.

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