IL EST TEMPS DE RÉQUISITIONNER DES CLINIQUES PRIVÉES !

LA SANTÉ PUBLIQUE DÉPASSÉE PAR LA HAUSSE EFFRÉNÉE DES CONTAMINATIONS

En ces temps de crise où même le gouvernement jette l’éponge, celui-ci aurait pu réquisitionner une dizaine de cliniques par ville et leur imposer une nomenclature de tarification réduite des services rendus. Car si le citoyen est taxé de non responsable, il ne faut pas oublier qu’il est la résultante d’une politique d’éducation et de culture de la médiocrité.

Que se passe-t-il au Maroc? le système de santé croule sous les flux des malades de la Covid-19, désargentés, déboussolés et terrifiés. Les cas confirmés de contamination au nouveau coronavirus atteignent un pic record ces deux dernières semaines. Les hôpitaux et les médecins du public sont submergés par des malades pas comme les autres. Dépassés et surtout manquant de moyens et de lits pour les accueillir, les médecins demandent aux malades présentant des problèmes respiratoires de prendre rendez-vous au service de réanimation et aux malades atteints du Covid-19 de rentrer chez eux, prendre des médicaments tout en s’isolant dans une chambre privée. Pourtant, ironie du sort, la majorité écrasante de ceux qui se rendent à ces hôpitaux sont très pauvres et habitent des taudis ou des petites maisons, situées dans des quartiers populaires, composées d’une seule chambre qu’ils partagent avec les membres de leurs familles nombreuses.

Comment leur demander alors de s’isoler dans une chambre à part alors que cette chambre représente pour eux une maison et un toit. Ces malades indigents se présentent à l’hôpital et y retournent plusieurs fois en empruntant un grand taxi ou le bus. Testés positifs, on les invite donc à rentrer chez eux en contaminant au passage tous ceux qui prennent le même bus ou le grand taxi et tous les membres de leurs familles partageant le même toit ou plutôt la même chambre. Le résultat est macabre.

A l’hôpital Mamounia de Marrakech, les scènes de cadavres et de malades épuisés jonchant le sol ne laissent personne insensible. A Marrakech pourtant, des grèves du personnel médical ont duré 20 jours sans que le ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb, ne réagisse et intervienne. C’est le cas aussi à Casablanca, à El Jadida, à Fès…. Le gouvernement laisse faire et se contente de pointer du doigt les citoyens en les accusant de relâchement.

Grèves du personnel médical
Les cliniques privées ne font rien non plus et ne prennent pas l’initiative pour diminuer les dégâts. En ces temps de crise où même le gouvernement jette l’éponge, celui-ci aurait pu réquisitionner une dizaine de cliniques par ville et leur imposer une nomenclature de tarification réduite des services rendus et des mesures de travail et de prévention afin d’accueillir les malades du Covid-19, les traiter et les suivre et effectuer des tests PCR et sérologiques. Ce n’est que de cette manière que l’on peut juguler sérieusement la propagation de la pandémie.

Car si le citoyen est taxé d’insouciant et non responsable, il ne faut pas oublier qu’il est la résultante d’une politique d’éducation et de culture de la médiocrité. Une véritable politique de santé associée à une stratégie sécuritaire de contrôle des usines et des foyers industriels et professionnels notamment est à même de freiner cette hémorragie sanitaire et sociale.

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