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Le forum DAVOS tenu en mode virtuel, du 25 au 29 janvier 2021, s’est focalisé sur le thème “une année cruciale pour rebâtir la confiance»

La crise liée au Covid-19 a eu raison du congrès annuel des élites et des milliardaires de la planète. L’édition 2021, qui ne s’est pas tenue à Davos, sera délocalisée du 13 au 16 mai 2021 à Singapour, vers cette Asie qui gère bien mieux la pandémie.

Du 25 au 29 janvier 2021, les plus de 1 200 dirigeants du monde politique, économique et de la société civile de 60 pays se sont réunis virtuellement, pour une semaine de discussions de haut niveau autour du thème général «Une année cruciale pour rétablir la confiance». Outre le numéro un chinois Xi Jinping, Président de la République populaire de Chine, le Forum a accueilli les chefs d’État et de gouvernement, dont Narendra Modi, Premier ministre de l’Inde, le japonais Yoshihide Suga, le président sud-coréen Moon Jae-in, ainsi qu’Emmanuel Macron, Président de la République Francçaise, Angela Merkel, Chancelière fédérale allemande, Ursula von der Leyen, Présidente de la Commission européenne.

Moyens de subsistance
Ont participé également à ces discussions les dirigeants d’organisations internationales, dont Antonio Guterres, secrétaire général des Nations unies, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’Organisation mondiale de la santé, Kristalina Georgieva, directrice générale du Fonds monétaire international, le Dr Anthony Fauci, directeur de l’Institut national américain des allergies et des maladies infectieuses, National Institutes of Health, et Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne.

L’agenda de cette année est axé sur le thème d’une «année charnière pour la reconstruction de la confiance». Plusieurs sessions se sont concentrées, d’ailleurs, sur des questions cruciales telles que les programmes de vaccination COVID-19, la création d’emplois et le changement climatique.

Enrayer la pandémie
L’année dernière, la pandémie de coronavirus COVID-19 a dévasté des vies et des moyens de subsistance dans le monde entier, exposant les inégalités structurelles et soulignant l’urgence de reconstruire les systèmes sociaux et économiques mondiaux de manière plus juste au lendemain de la crise. C’est dans ce contexte de la pandémie COVID-19, qu’il «il est plus que nécessaire de réajuster les priorités», souligne le professeur Klaus Schwab, fondateur et président exécutif du Forum. «L’urgence de réformer les systèmes s’est accrue dans le monde entier», ajoute-t-il.

Maintenant que les premières doses de vaccins ont été administrées et que la lumière au bout de ce tunnel sombre est en vue, le rétablissement de la confiance et le renforcement de la coopération mondiale sont essentiels pour favoriser des solutions innovantes et audacieuses afin d’enrayer la pandémie et de favoriser une reprise solide. Cette réunion unique sera l’occasion pour les dirigeants d’exposer leur vision et d’aborder les questions les plus importantes de notre temps, telles que la nécessité d’accélérer la création d’emplois et de protéger l’environnement.

L’avenir du monde
«L’année 2020 est celle où l’Asie a représenté pour la première fois plus de 50 % de l’économie globale», explique Borge Brende, président du Forum, en présentant le programme. C’est pourquoi de nombreuses tables rondes ont porté cette année, sur «le rôle que doit jouer l’Asie dans le redressement de l’économie mondiale ». En effet, L’économie chinoise sort renforcée de la crise sanitaire et a accéléré le glissement vers l’est du centre de gravité de l’économie mondiale. Ainsi, malgré la pandémie, ou peut-être à cause d’elle, l’année 2020 a été celle de la Chine. Le président Xi Jinping, en prenant la parole le 25 janvier 2021 a ouvert cette traditionnelle semaine de débats pendant laquelle les dirigeants les plus en vue de la planète échangent sur l’avenir du monde et les grands défis du moment.

Le président chinois Xi Jinping était déjà l’invité vedette de Davos en 2017. À l’époque, il était venu plaider en faveur du libre-échange et du multilatéralisme, face à un président américain tournant le dos aux enceintes internationales et multipliant les sanctions commerciales. Mais en ce début 2021, la participation du numéro un chinois a eu une autre portée. Elle est venue marquer le fait qu’après un an de crise sanitaire, le pays qui en sort gagnant, du point de vue économique, est bien le sien. La Chine a su maîtriser rapidement l’épidémie de Covid-19, pourtant née à l’intérieur de ses frontières. De ce fait, elle a été la seule grande économie à connaître une croissance positive en 2020, à + 2,3%, quand l’Europe et les États-Unis ont plongé dans la récession.

Une reprise inclusive
Mais au-delà de l’intérêt pour l’Asie et le lancement de plusieurs nouvelles initiatives du Forum comme celle d’accélérer la course à la réduction nette des émissions, de défendre de nouvelles normes de justice sociale et de combler la fracture numérique, le Forum de Davos a abordé des sujets non moins importants que «concevoir des systèmes économiques cohérents, durables et résilients», «favoriser une transformation et une croissance responsables de l’industrie», «améliorer la gestion du patrimoine mondial», «exploiter les technologies de la quatrième révolution industrielle» et «faire progresser la coopération mondiale et régionale».

À cet effet, deux priorités immédiates auxquelles le monde doit répondre, ont été rappelées par le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres: «la nécessité d’une reprise mondiale inclusive et équitable et une reprise verte qui s’attaquera au changement climatique et à la perte de biodiversité». Cette reprise dépendra, dit-il, de «la disponibilité et de l’efficacité des vaccins pour tous, d’un soutien fiscal et monétaire immédiat dans les pays développés et en développement et de mesures transformatrices à plus long terme».

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