RELANCE À LA CARTE

QU'EST-CE QUI EST PRIORITAIRE?

L’accompagnement social de la crise doit être poursuivi et ce au-delà de la fin du confinement.

Dans la lutte contre la propagation du Covid-19, tout est à faire. Dans le monde, le désarroi est là du côté des décideurs publics. Au Maroc, se retrouvent les mêmes interrogations même si la réactivité a été à la hauteur des exigences de la crise. Mais, en même temps, c’est une réponse modulée qui doit être élaborée pour veiller à l’optimisation des politiques publiques.

Qu’est-ce qui est prioritaire? L’on serait tenté de dire: tout est prioritaire! Sauf à préciser que, par secteur, c’est une batterie de mesures différenciée qui doit être mise en oeuvre. Le système de santé et son dispositif, oui il faut continuer dans la voie qui a été empruntée, conjuguant des mesures diverses (hygiène, distanciation sociale, masques) avec le couvre-feu et la réglementation des déplacements. Jusqu’à quand? Quand le danger sera maîtrisé et que sera assurée durablement la santé publique.

Pour le reste, il y a aussi beaucoup à faire. Que fait-on pour la vie scolaire et son cours normal? L’enseignement à distance s’est installé et généralisé dans des conditions exceptionnelles et avec satisfaction, globalement en tout cas; il reste encore porteur d’une certaine fracture numérique entre les uns et les autres; parfois même, il l’accentue parce que tous les élèves n’ont pas au départ les mêmes conditions ni les mêmes facilités d’accès au digital. De toute façon, il n’y a pas d’autre solution. Se posera dans quelques semaines la question de la validation du cursus scolaire et universitaire de l’année 2019-2020: quelle évaluation? Quel système de notation? Des formules finiront bien par se dégager.

Qu’en est-il maintenant d’autres secteurs? La situation du tourisme n’est pas la moins préoccupante avec des prévisions de sinistre majeur. Il est vain d’escompter quelque reprise pour 2020 alors que les principaux marchés émetteurs (France surtout, avec l’Espagne et d’autres pays européens) accusent une crise générale et s’orientent vers un tourisme national, dans leurs pays respectifs. Même constat pour le MRE subissant les mêmes contraintes restrictives et autres. Avec à la clé une inévitable contraction de leurs transferts vers le Maroc.

Où mettre le curseur?
L’accompagnement social de la crise doit être poursuivi et ce au-delà de la fin de juin, marquant l’aide publique aux travailleurs déclarés à la CNSS et aux autres relavant de l’informel. Que fera-t-on au-delà de cet agenda? Continuer à octroyer une aide de même nature? Et jusqu’à quand? Une grande partie de la réponse tient évidemment à la relance de la machine économique. Celle-ci tourne autour d’entreprises formelles et de centaines de milliers d’autres qui ne le sont pas. Les moratoires accordés (crédit, cotisations CNSS, impôts…) iront-ils au-delà de la fin juin prochain? Question de soutenabilité pour ces entreprises mais aussi pour les finances publiques: où mettre le curseur?

Le parler-vrai aidera à la responsabilisation de tous. Il prendra tout son relief s’il s’inscrit dans une vision mobilisatrice d’une nouvelle stratégie. Des efforts et des sacrifices, sans doute, devant être mis en exergue mais dans une approche solidaire et volontariste où l’équité et la justice sociale seront le crédo de ralliement de tous.

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