La moitié des réfugiés au Maroc sont syriens

ENQUÊTE NATIONALE SUR LA MIGRATION FORCÉE

Plus des trois-quarts des migrants ont quitté leurs pays pour des raisons liées à la recherche d’un emploi, à la guerre ou à la persécution. L’éducation et la formation sont évoquées par 14,1% des migrants, suivi par le regroupement familial.

Plus d’un réfugié sur 2 au Maroc (54,4%) est d’origine syrienne. Très loin, en deuxième position, viennent les Yéménites, avec une part de 12,3%; suivis des Centrafricains, avec 9,9%; et des Ivoiriens, avec 4,5%. C’est ce que révèle l’enquête nationale sur la migration forcée de 2021, réalisée au cours du premier trimestre de 2021 par le Haut-Commissariat au plan (HCP).

L’enquête a couvert un échantillon de 3.000 migrants et a concerné les migrants forcés âgés de 15 ans et plus comprenant les migrants en situation administrative irrégulière, les migrants régularisés, les demandeurs d’asile au Maroc et les réfugiés. La taille moyenne des ménages des migrants est de 4 personnes. Elle est plus élevée parmi les ménages sénégalais (6 personnes), syriens (5), et plus réduite parmi ceux d’origine centrafricaine (3), camerounaise (3) et ivoirienne (3).

Au moment de l’enquête du HCP, un peu plus du quart des migrants (27,3%) ont atteint le niveau d’enseignement supérieur et près du tiers (31,8%) ont reçu une formation professionnelle, dont 13,9% au Maroc. Les ressortissants de la République Démocratique du Congo (RDC) viennent en tête des migrants ayant suivi une formation professionnelle, avec 53%; suivis des Centrafricains (46,3%), des Ivoiriens (42,5%) et des Camerounais (41,3%). Les plus faibles proportions sont enregistrées parmi les Syriens (11,4%), les Maliens (18,9%) et les Yéménites (19,4%).

Frontières avec l’Algérie
L’enquête du HCP nous en apprend un peu plus sur le parcours des migrants et les détails de leur arrivée au Maroc. Le voyage des migrants du pays d’origine jusqu’au Maroc a coûté en moyenne 1.940 dollars, sans différence significative entre les hommes et les femmes. Ce coût est en moyenne le plus élevé pour les Syriens (3.760 dollars), suivis des Yéménites (2.280 dollars), des ressortissants de la RDC (2.020 dollars), alors que le coût le plus faible concerne les Sénégalais (920 dollars), suivis des Guinéens (1.040 dollars).

Concernant les points d’accès au Maroc, près de la moitié des migrants sont entrés par les aéroports (48,1%). Ce sont les Yéménites qui ont déclaré avoir emprunté cette voie le plus avec 76,5%. La deuxième voie empruntée par les migrants se trouvant au Maroc est celle des frontières avec l’Algérie avec une part de 43,7%. Les migrants empruntant le plus cette voie sont, notamment, les Camerounais, avec une part de 83,9%; les Syriens (74,8%), les Maliens (62,2%) et les personnes originaires de la République Démocratique du Congo (59,5%).

En troisième position, arrivent les frontières avec la Mauritanie, avec une part de 7,4%, utilisées, notamment, par les Sénégalais et les Ivoiriens. Par ailleurs, plus des trois-quarts des migrants ont quitté leurs pays pour des raisons liées à la recherche d’un emploi, à la guerre, à l’insécurité ou à la persécution. Plus d’un tiers des migrants (39,1%) ont quitté leurs pays d’origine principalement pour des raisons liées à la guerre, l’insécurité et la persécution.

La recherche d’emploi ou de l’amélioration des conditions de vie viennent en seconde position, avec 36,7%. L’éducation et la formation sont évoquées par 14,1% des migrants, particulièrement parmi les hommes. Le regroupement familial se place, quant à lui, en 4e position, avec 4,7% des migrants et concerne relativement plus les femmes (8,9%) que les hommes (1,8%).

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