Quand la RAM fait encore un clin d'oeil à l'Etat !

UNE SUPPRESSION DE DIZAINES D’EMPLOIS À VENIR

Quelle est l’utilité de préserver une compagnie ‘’nationale’’ qui se déclare toujours déficitaire et tend la main à chaque fois à l’Etat pour profiter de l’argent du contribuable quand elle n’atteint jamais l’équilibre financier.

Enfin, la ministre du Tourisme, de l’artisanat, du transport aérien et de l’économie sociale, Nadia Fettah Alaoui, fait une sortie (obligée), devant les parlementaires, non pour évoquer un plan de sortie de crise du secteur ou pour le défendre face aux décisions de prolongation du confinement, mais plutôt pour nous annoncer une nouvelle macabre: Des suppressions d’emplois à la Royal Air Maroc (RAM) sont envisagées. Elle s’appuie sur le chiffre avancé par Abdelhamid Addou, PDG de la RAM, qui a brillé par son mutisme tout au long de cette crise sanitaire, lorsqu’il a déclaré que depuis le début de l’épidémie du coronavirus au Maroc, la compagnie aérienne accuse un manque à gagner de 50 millions de dirhams par jour.

Soit. Mais cela veut dire que la RAM faisait un chiffre d’affaires annuel de 18,5 milliards de dirhams. Où est parti cet argent? A quoi a-t-il servi? Quels investissements ont été effectués? Combien de personnes ont été recrutées ces dernières années? Pourquoi a-t-on enclenché une opération de départ volontaire si la compagnie réalise un chiffre d’affaires aussi important?

L’argent du contribuable
Comment le management de cette entreprise ne prévoit-il même pas un plan de sortie de crise ou n’a-t-il pas dans sa stratégie de développement un plan de crise pour payer les salaires de deux ou trois mois sans se ruiner? Le pire, c’est que ni la ministre du Tourisme ni le PDG de la RAM ne donnent de détails sur l’intention de licenciement. Est-ce que cette vague de suppressions d’emplois concernera uniquement le Maroc et les pays dans lesquels la compagnie a des antennes?

Et puis, de quelle compagnie publique parle-t-on quand elle a changé de statut depuis que des actionnaires privés ont rejoint le tour de table? Quelle est l’utilité de préserver une compagnie “nationale” qui se déclare toujours déficitaire et tend la main, à chaque fois à l’Etat, pour profiter de l’argent du contribuable, auquel elle fait subir indirectement des prix de billets élevés et qu’elle prive d’une concurrence qui lui est bénéfique sur le hub casablancais et rbati et sur les destinations africaines et nord-américaines, sans oublier des capitales européennes importantes?

Le comble, c’est qu’elle n’avoue jamais atteindre un équilibre financier au moins. Il est temps de recadrer le débat autour de ce qu’on veut de cette compagnie et sur l’intérêt stratégique de la garder dans le giron de l’Etat. Car, on ne va pas continuer à “verser de l’eau dans le sable” sans vision claire. Et, à l’instar de ses consoeurs en Europe ou en Afrique, les Etats ont décidé de ne plus soutenir leurs compagnies “nationales” éternellement déficitaires.

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