Racisme contre les africains en Ukraine : L'Union africaine condamne fermement

En plus des difficultés à atteindre les frontières, des ressortissants africains sont victimes de racisme en Ukraine et en Pologne. Des pratiques vigoureusement dénoncées par l’Union africaine.

En Ukraine, c’est le sauve-qui-peut. Plus de 4 millions de personnes ont quitté le pays depuis le début de l’offensive russe le 24 février 2022, selon les Nations unies. Dans ce lot de déplacés, tous ne bénéficient pas des mêmes faveurs. Parmi les lésés, les Africains, particulièrement les ressortissants nigérians et sud-africains. En plus des difficultés à atteindre les frontières, ils sont victimes de racisme.

Plusieurs vidéos largement partagées sur les réseaux sociaux le confirment. Des pratiques vivement dénoncées par de nombreux internautes. Dans une séquence, on voit une mère nigériane avec son jeune bébé en train d’être forcée physiquement à céder son siège à une autre personne. Alexander Somto Orah, étudiant nigérian de l’université d’État des télécommunications de Kiev, l’a également confirmé à la chaîne Euronews. «Traverser la frontière de l’Ukraine vers la Pologne a été dévastateur, à cause de comportements racistes et de la discrimination», témoigne-til. Selon lui, les policiers ne laissaient passer que des femmes et enfants d’autres pays, ignorant les femmes africaines ou du Moyen- Orient, alors que certaines étaient enceintes.

“Choquants et racistes”
Le gouvernement nigérian n’est pas resté silencieux devant ce calvaire vécu par ses citoyens. Dans un communiqué publié le 28 février 2022, il a exhorté les autorités douanières ukrainiennes et des pays voisins à traiter «avec dignité» ses ressortissants. Le porte-parole de la présidence nigériane, Garba Shehu, a, quant à lui, indiqué que, selon des informations, des fonctionnaires polonais ont refusé l’entrée en Pologne à leurs citoyens en provenance d’Ukraine. «Il y a eu des informations regrettables selon lesquelles la police ukrainienne et le personnel de sécurité refusent de laisser les Nigérians monter dans les bus et les trains (…) Il est primordial que chacun soit traité avec dignité et sans faveur», renchérit-il.

Des agissements qui ont également été dénoncés par l’Union africaine (UA). Dans un communiqué, son président en exercice, Macky Sall, et le président de la Commission, Moussa Faki Mahamat, disent suivre de très près «l’évolution de la situation en Ukraine et sont particulièrement préoccupés par les informations rapportées selon lesquelles les citoyens africains se trouvant du côté ukrainien de la frontière se verraient refuser le droit de traverser la frontière pour se mettre en sécurité».

Ils rappellent que «toute personne a le droit de franchir les frontières internationales pendant un conflit, et à ce titre, devrait bénéficier des mêmes droits de traverser la frontière pour se mettre à l’abri du conflit en Ukraine, quelle que soit sa nationalité ou son identité raciale». Selon eux, «les rapports selon lesquels les Africains sont l’objet de traitement différent inacceptable seraient choquants et racistes et violeraient le droit international».

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