Rabat rappelle à la commission européenne que Sebta et Mélilia sont marocaines

Une mise au point nécessaire


Dans une lettre de protestation adressée à la Commission européenne, le ministère marocain des Affaires étrangères affirme que les deux enclaves espagnoles sont des villes marocaines.

Un article du journal espagnol El Pais en date du 27 mai 2023 n’est pas passé inaperçu. Titré « Rabat qualifie Sebta et Mélilia de villes marocaines dans une lettre de censure contre un vice-président de la Commission européenne », l’auteur affirme, sur la base de confidences de sources diplomatiques anonymes, que Rabat a dressé, dans une lettre de protestation datée du 17 mai, adressée à la Commission européenne, le vice-président de la Commission européenne chargé de l’immigration, Margarítis Schinás, avait « à plusieurs reprises défendu que les deux villes nord-africaines sont la frontière entre l’Espagne et l’Union européenne ». dans la même lettre, d’après toujours El Pais, Margarítis Schinás a fait une dizaine de « déclarations hostiles » à propos du Maroc « et des villes marocaines de Sebta et Mélilia ». Était-ce une réponse ferme aux provocations du commissaire européen ou une réaction officielle marocaine pour rappeler la marocanité de ces deux villes occupées?

Solution négociée
Qu’on le veuille ou pas, le dossier des enclaves espagnoles de Sebta et Mélilia, officiellement enterré depuis des décennies, refait surface quoique certains observateurs affirment qu’il a fait l’objet d’une entente lors de la réunion de haut-niveau maroco-espagnole du 2 février 2023 à Rabat entre les deux parties. Mais il semble que ce dossier n’est pas politiquement et définitivement enterré. Invité de l’organisation des femmes de son parti l’Istiqlal, vendredi soir 7 avril 2023, pour faire le bilan sur une année de la nouvelle page dans les relations entre le Maroc et l’Espagne, Ennam Mayara, le président de la Chambre des conseillers, a plaidé «pour mettre fin à la colonisation» des deux présides Sebta et Mélilia «par une solution négociée, sans recourir aux armes», tout en réaffirmant leur marocanité.

Il a ajouté que l’Istiqlal n’a pas cessé, et ne cessera pas, de parler de la colonisation dans ces deux villes et des solutions possibles pour les récupérer. Les propos de M. Mayara rappellent ceux de l’ancien chef du gouvernement, le pjdiste Saadeddine El Othmani, en décembre 2020. « Le temps viendra pour aborder le dossier de Sebta et Melilla pour lequel le statuquo a duré cinq ou six siècles.

Sebta et Melilla est une question qui doit s’ouvrir », avaitil déclaré lors d’une interview accordée à la chaîne Asharq News. A l’époque, l’ambassadrice du Maroc en Espagne, Karima Benyaich, avait défrayé la chronique en assurant lors de sa convocation par le ministère espagnol des Affaire étrangères, que les deux villes sont «occupées». Après l’entente, Sebta et Mélilia peuvent-elles être au coeur de tensions entre Madrid et Rabat ou bien il existe des courants politiques espagnoles qui veulent raviver les sentiments de part et d’autre pour mettre fin à la lune de miel maroco-espagnole ?.

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