Rabat au centre de la future stratégie antiterroriste Américaine au Sahel


Robert Greenwayreçu par AbdellatifHammouchi, Rabatle 17 décembre 2020.

Pour les États-Unis, il s’agit de s’appuyer davantage à l’avenir sur leurs alliés régionaux dans les principaux terrains d’opération dans le monde, y compris le Maroc.

Si la coopération avec les États-Unis est promise à un nouvel élan avec la reconnaissance par Washington de la souveraineté du Maroc sur son Sahara, ses fondamentaux n’en demeurent pas moins les mêmes, surtout au plan sécuritaire.

Il n’y avait, ainsi, pas matière à s’étonner de la visite de ce 17 décembre 2020 dans le Royaume du conseiller adjoint à la sécurité nationale américain, Rob Greenway, où ce dernier a notamment pu se rendre aux côtés de l’ambassadeur US David T. Fischer dans les locaux de la Direction générale de la Surveillance du territoire (DGST) à Témara pour s’entretenir avec le maître des lieux, à savoir Abdellatif Hammouchi.

Des échanges que le trio a eus, rien n’a vraiment filtré en dehors des déclarations consensuelles se félicitant de l’excellence des relations bilatérales et de leur enracinement dans l’histoire -le Maroc avait, dès décembre 1777, été le premier pays à reconnaître l’indépendance des États-Unis-, mais on peut gager que, sous le boisseau, il doit être question d’un soutien plus appuyé à Rabat en ce qui concerne particulièrement sa stratégie de lutte antiterroriste dans la région, dans la mesure où depuis l’administration Barack Obama un mouvement est en cours dans le sens d’un retrait des principaux terrains d’opération pour compter davantage sur ses relais locaux.

Et c’est surtout le corridor saharo-sahélien qui semble, actuellement, le plus préoccuper l’Oncle Sam, étant donné que l’on peut y trouver certaines des principales organisations terroristes internationales, à l’instar du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) de l’Algéro-Malien Iyad Ag Ghali ou de l’organisation de l’État islamique dans le Grand Sahara.

Accord de coopération
Cette dernière, en particulier, avait même, en octobre 2017, tendu une embuscade au Niger, et plus précisément dans la zone de Tongo Tongo (sud-ouest), à un groupe de Bérets verts américains, en tuant quatre et en blessant deux.

Le Maroc, on le sait, est fort présent dans les régions concernées, ayant notamment apporté son aide en termes de renseignements à la France au moment où celle-ci intervenait à partir de janvier 2013 au Nord-Mali pour le libérer des organisations terroristes qui un an auparavant avaient commencé à y prendre pied.

Au même moment, il avait aussi cherché à avertir l’Algérie de l’imminence d’une attaque terroriste sur le site gazier d’In Amenas, qui finira par faire au moins 38 victimes innocentes, mais le Département de renseignement et de sécurité (DRS) algérien, qui tenait lieu jusqu’à janvier 2016 de principal service de renseignement militaire de la voisine de l’Est, n’avait pas voulu y donner suite.

En tout cas, ce n’est pas sans raison que le désormais ex-secrétaire américain à la Défense, Mark Esper, avait tenu à signer le 2 octobre, au cours de sa tournée maghrébine qui l’avait aussi mené l’avant-veille et la veille respectivement en Tunisie et en Algérie, un accord de coopération militaire avec le Maroc, et le déplacement de M. Greenway, également précédé de celui du 19 octobre du secrétaire d’État adjoint des États-Unis aux Affaires du Proche-Orient, David Schenker, est sans doute pour davantage accélérer la donne.

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