
prédécesseur Peter van Walsum: celle du rejet de l’indépendance de l’ex-Sahara occidental. Une
telle proposition a suscité pas mal de remue-ménage chez les séparatistes.
Le temps est donc à la discrétion, peut-être même au mutisme. Bien peu d’informations circulent en effet à propos de la tournée qui a été faite par Christopher Ross, envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU, durant la seconde quinzaine de février, au Maghreb. Il a commencé par Rabat, où il a été reçu, le mercredi 12 février 2015, par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Salaheddine Mezouar. Puis il s’est rendu à Tindouf, avant de poursuivre, durant cinq jours, à Alger. A cette occasion, il a eu notamment un entretien, le 22 février, avec Abdelmalek Sellal, Premier ministre, puis, le lendemain, avec le président Abdelaziz Bouteflika.
Quoi de neuf, alors? A un premier niveau d’analyse, on serait plutôt tenté de dire pas grand-chose. En d’autres termes, référence est faite ici à la relance d’un processus qui était pratiquement en panne depuis le début de l’année 2014 et qui s’illustrait par le fait que Christopher Ross n’avait effectué aucune visite dans la région lors des douze mois écoulés. Les raisons en sont connues et tiennent au refus du Maroc de continuer à valider une mission onusienne confiée à cet envoyé personnel de Ban Ki-moon qui avait accusé des dérives. Il a fallu cette ferme détermination de Rabat pour que le secrétaire général de l’ONU se décide à assurer, lors d’un entretien téléphonique avec le Roi Mohammed VI, le 22 janvier 2015, de «la neutralité, l’objectivité et l’impartialité des responsables de l’ONU» dans l’affaire du Sahara.
Incrimination de partialité
Sur ces bases-là, la nouvelle patronne de la Minurso, Kim Bolduc, a pris officiellement ses fonctions au lendemain de sa réception à Rabat, le 6 février 2015, par le ministres des Affaires étrangères. Et, dans cette même linge, ce fut au tour de Christopher Ross, six jours plus tard, de reprendre le cours de sa mission. Ce qui frappe, aujourd’hui, c’est la prudence et la réserve de ces deux responsables onusiens. Ainsi, Kim Bolduc s’est bornée à indiquer que l’ONU croit en «la nécessité de parvenir à une solution juste et durable pour le rétablissement de la sécurité dans la région». Quant à Christopher Ross, il s’est bien gardé de faire la moindre déclaration tant à Tindouf qu’à Alger.