Quand le pouvoir d'achat se dégrade

INDICE DE CONFIANCE DES MÉNAGES DU HCP

Des craintes autour de la baisse du pouvoir d’achat et le niveau élevé du chômage pèsent sur le moral des ménages.

Apparemment, la nouvelle loi de finances pour l’année 2020, qui ne jure, selon le premier argentier du Royaume, que par le respect des équilibres macroéconomiques sacro-saints, n’est pas en mesure de rétablir la confiance auprès des ménages. Une confiance qui continue sa tendance baissière depuis plus d’un an. C’est ce qui ressort des résultats de l’enquête de conjoncture auprès des ménages au troisième trimestre de 2019, menée par le Haut-Commissariat au Plan (HCP) et dont les résultats ont été publiés le jeudi 17 octobre 2019.

Ainsi, l’indice de confiance des ménages (ICM), dont les composantes portent sur la perception de l’évolution du niveau de vie, du chômage, de l’opportunité à effectuer des achats de biens durables et la situation financière des ménages, s’est établi à 74,8 points au troisième trimestre de l’année 2019, contre 74,9 points enregistrés le trimestre précédent et 82,5 points une année auparavant, précise le HCP.

Des fins de mois tendues
Au troisième trimestre de 2019 aussi, 43,9% des ménages déclarent une dégradation du niveau de vie au cours des 12 derniers mois, 26,7% des ménages s’attendent à une dégradation du niveau de vie au cours des 12 prochains mois et 79,7% s’attendent à une hausse du chômage. Ces craintes autour de la situation économique et le niveau élevé de chômage pèsent sur le moral des ménages. Craintes rendant les fins de mois tendues pour de nombreux ménages. Entre la traite de l’appartement les factures d’eau et d’électricité et autres dépenses incompressibles, les charges sont en constante augmentation alors que les revenus, eux, progressent peu.

Plus d’un tiers des ménages n’ont, selon le HCP, d’autre choix que de puiser dans leur épargne ou de s’endetter pour boucler les fins de mois. Souvent, des milliers de particuliers multiplient les déplacements auprès de leurs banquiers pour négocier des dépassements de découvert pour faire face aux échéances. Or, les banquiers ont du mal à satisfaire une clientèle souvent surendettée. La défiance s’installe alors, parmi tous les opérateurs économiques, entreprises, banques, consommateurs. Aucun n’est épargné par toutes ces difficultés financières de tous les jours. Ce ressenti, qui se traduit par une baisse de confiance, n’est pas sans effet sur l’économie marocaine. Or, la confiance est primordiale pour l’économie, car lorsqu’on fait confiance à l’économie, on consomme.

Les banques octroient des crédits aux entreprises qui peuvent investir, créant ainsi les revenus destinés à être en partie consommés et en partie épargnés et éventuellement investis. Cette dynamique ne pourra que faire bouger l’économie nationale. De ce fait, dès que la confiance est touchée, toute cette belle dynamique grince. Plus qu’un facteur psychologique, la confiance se crée au niveau politique, d’ou l’intérêt de donner des signaux politiques forts pour la rétablir.

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