Quand les partis naviguent à vue

Elections et communication digitale

La pandémie a poussé les partis politiques à miser sur les réseaux sociaux pour séduire leurs électeurs. Une communication digitale qui n’est pas bien adoptée par bon nombre d’entre eux.

Contrairement aux précédentes campagnes électorales, celle-ci se déroule en pleine pandémie, obligeant les partis à adopter de nouvelles méthodes, notamment la communication digitale. Mais la plupart d’entre eux n’ont pas suffisamment investi sur les réseaux sociaux durant cette période décisive, selon Nawal Houti, directrice de l’agence Brand Factory.

«La campagne électorale bat son plein et très sincèrement je n’ai vu aucune formation politique investir les réseaux sociaux et déployer une stratégie de communication 2.0 excitante. Ils sont tous sur des pratiques de campagne classiques, privilégiant la proximité physique avec les électeurs et les bains de foule», constate t-elle. Toutefois, précise-t-elle, certains partis comme le RNI et le PJD avaient créé des plateformes digitales pour communiquer avec leur électorat.

Mettre en place une stratégie digitale
Communiquer sur les réseaux sociaux c’est bien, mais faudrait-il encore produire du contenu attractif pour atteindre sa cible. «Les réseaux sociaux servent juste à placarder les photos des candidats affublés du sigle du parti et d’un slogan sans véritable teneur. Le grand absent de la campagne «numérique» ce sont les programmes, qui n’ont pas trouvé leur place dans la communication digitale », déplore Mme Houti. «Il ne s’agit pas de créer un compte sur Facebook et Twitter ou Tik Tok pour revendiquer une présence sur les réseaux sociaux. Une campagne 2.0 nécessite une véritable stratégie de communication digitale avec de la production de contenu, des échanges en live, etc., avec une récurrence soutenue», insiste-t-elle.

Le marketing politique, notamment le personal branding des candidats, est utilisé dans de grandes démocraties, comme les Etats-Unis et la France, lors des joutes électorales. Des techniques qui ne sont pas bien exploitées au Maroc par les équipes qui gèrent la communication des candidats. «Pour être présent sur les réseaux sociaux, il faut penser à soigner son apparence, c’est capital.

Cette dernière prend une place importante à l’ère où l’image doit être sublimée. Nos politiques n’en ont pas pris la pleine conscience. Les photos des candidats sont à la limite du risible dans certaines pages de leurs partis sur les réseaux sociaux, elles sont souvent même tournées en dérision», remarque- t-elle.

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