Quand le hooliganisme s'invite sur un terrain de football

Après leur élimination, des joueurs du raja ont tenté d'agresser le portier de l'équipe adverse.

«On peut toujours trouver plus cons que les supporters: y’a les sportifs. Parce que les supporters, ils sont assis: les autres, ils courent!». Cette citation de Coluche sied parfaitement à l’incroyable scène qui s’est déroulée lors d’une rencontre de Coupe du Trône entre le Raja de Casablanca et la Renaissance de Zemmamra, samedi 31 août 2019.

A la fin de la rencontre et alors que les Doukkalis étaient en passe de créer l‘exploit, voilà que le gardien remplaçant du RCAZ, Yassine El Haouasli, se met à chambrer allègrement le public rajaoui, déjà passablement énervé par la défaite des siens. Un comportement pas vraiment professionnel qui allait à coup sûr provoquer une réaction chez les supporters rajaouis pensait-on. Eh bien non! Cette réaction est finalement venue de l’ancien capitaine du club, Badr Benoun qui s’est lancé dans une course poursuite sur le bord du terrain pour faire le justicier bientôt suivi par Sofiane Rahimi qui se trouvait sur le banc des remplaçants. S’en est suivie une scène cocasse ou tragicomique selon son point de vue, qui n’est pas sans rappeler la fameuse série humoristique anglaise, Benny Hill. Heureusement pour les protagonistes, les deux joueurs rajaouis n’ont pas réussi à rattraper El Haouasli qui aurait pu passer un sale quart d’heure. Youssef Fertout, l’entraîneur des visiteurs, s’est alors impliqué pour calmer les esprits au milieu des effectifs et des staffs des deux équipes.

Le comportement de Badr Benoun notamment est incompréhensible et totalement hors sujet. En effet, le chambrage fait partie intégrante du football à plus forte raison lorsqu’un club comme Zemmamra qui rémunère ses joueurs en moyenne 5.000 dirhams par mois crée l’exploit contre des joueurs millionnaires. Bien sûr, El Haouasli a manqué d’humilité en provocant les 40.000 supporters présents mais la réponse à cet «affront» est complètement disproportionnée.

Cette affaire écorne un peu plus l’image du football national, trop habitué aux actes de hooliganismes des supporters dans les gradins et en dehors des stades. Cette fois, ce sont les joueurs eux-mêmes qui se sont comportés comme des hooligans et la commission de discipline qui a convoqué les trois protagonistes, se doit de faire un exemple en infligeant de lourdes sanctions aux deux rajaouis qu’elles soient sportives ou pécuniaires. Alors que tout le monde jette allègrement la responsabilité sur le public et les Ultras, un peu d’éducation au fair-play ferait beaucoup de bien à certains joueurs.

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