Promesses d'Afrique

Un ouvrage collectif de Mustapha Bencheikh et Yves Geffroy

Le périmètre des échanges entre les composantes géographiques et les aires culturelles du continent reste médiocre, résiduel.

Voilà un nouvel ouvrage collectif de l’Université internationale de Rabat, sur ce thème: «Promesses d’Afrique». Il se décline autour de quatre axes -arts, littératures, métissages, féminismes- et la contribution de près d’une trentaine d’auteurs marocains, africains, français, anglais et espagnols. Une initiative peu courante puisque le périmètre des échanges entre les composantes géographiques et les aires culturelles du continent reste médiocre, résiduel. Pourtant, les facteurs de convergence, ou à tout le moins de rapprochement, ne manquent point.

C’est qu’en effet le monde contemporain n’a pas édifié sur l’universel considéré comme un acquis; bien au contraire, il s’est bâti par une construction de strates successives, chaque culture apportant son écot à la civilisation. Des singularités multiples se sont imprégnées les unes sur les autres, non sans altérité sans doute, avec des identités propres mais en s’arrimant toutes, suivant des modalités diverses, à ce capital qui a fait les hommes, tels qu’ils sont, participant d’un humanisme. Il y a là de la complémentarité. Et dans cette ligne l’art africain a toute sa place. Et sa légitimité. L’Afrique doit au reste du monde mais dans un mouvement, un métissage apportant une plus-value à la civilisation partagée.

Plus-value à la civilisation
Les contributeurs ne livrent pas dans cet ouvrage des recettes ni des clés de lecture et d’intelligibilité. Ils livrent plutôt des émotions personnelles, des sentiments, un vécu aussi. C’est tout cela qui donne au final une sorte d’arborescence artistique et culturelle à la mesure des palpitations d’une Afrique fière d’elle-même, s’assumant pleinement et réagissant même à tant de perceptions souvent «folklorisantes» de la part d’une conception par trop européocentriste si prégnante dans le passé et même dans certains cercles d’arrière-garde.

Le monde d’aujourd’hui n’est pas qu’économique -matérialiste, consumériste pour tout dire. Il porte également sur l’apport des arts et de la culture accompagnateurs et générateurs d’une nouvelle espérance et, plus globalement, d’une philosophie de la société et de la vie.

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