Production céréalière 2022-2023 : Une campagne sauvée in extrémis


Malgré une baisse considérable de la pluviométrie et les effets de la sécheresse endémique, la production céréalière en 2023 pourrait enregistrer un volume de 55 millions de quintaux contre 34 millions pendant la campagne précédente.

En plein Salon international de l’agriculture de Meknès dont la quinzième édition se tient du 2 au 7 mai 2023, le ministère de l’agriculture rend public les premières prévisions de la campagne agricole 2022-2023. Une campagne qui sera probablement l’une des plus mauvaises dans l’histoire agricole du Maroc en raison de la sécheresse endémique qui a marqué le Royaume pendant ces dernières années. La parcimonie du ciel s’est fait lourdement sentir durant cette campagne.

Le début de la campagne a été caractérisée par des conditions climatiques défavorables avec un retard des premières pluies et un déficit hydrique notable et une répartition spatiotemporelle inadéquate, en particulier depuis le mois de septembre jusqu’à la 1ère décade du mois de novembre 2022 et ayant retardé l’installation des cultures d’automne et impacté négativement l’état des parcours. Les pluies ont été concentrées sur la période de la deuxième décade de novembre 2022 à fin février 2023 avec de faibles précipitations en mars et début avril sur certaines régions. La campagne actuelle se caractérise également par des températures instables, avec des minima bas en février et mars et au-dessus des niveaux de la campagne précédente à partir du mois d’avril.

Contexte défavorable
La campagne agricole s’inscrit par ailleurs dans une séquence climatique de 5 années difficiles marquées par la succession des années sèches (4 sur les 5 dernières années). Résultat : la production prévisionnelle des trois céréales principales au titre de cette campagne est estimée à près de 55 millions de quintaux contre 34 millions de quintaux pendant la campagne précédente. L’on constate que malgré la baisse de la pluviométrie, la campagne actuelle a pu, ainsi, enregistrer une hausse de 62%.

Cette production est issue d’une superficie semée en céréales principales de 3,67 millions d’hectares contre 3,57 millions d’hectares en 2021/22, soit une hausse de 2,8%. Par espèce, la production céréalière est répartie comme suit : blé tendre (29,8 millions de quintaux), le blé dur (11,8 millions de quintaux) et l’orge (13,5 millions de quintaux). Quatre régions participent à hauteur de 83% de la production nationale, notamment, Fès-Meknès (27,1%), Rabat-Salé-Kénitra (26,5%), Grand Casablanca- Settat (16,9%) et Tanger-Tétouan-Al Hoceima (12,4%).

Mais beaucoup pensent que ce volume est largement insuffisant pour assurer l’autosuffisance du pays. Ce qui va pousser le gouvernement à recourir au marché international pour importer les quantités nécessaires pour garantir au marché intérieur un certain équilibre. Mais ce marché international présente, malheureusement, un contexte défavorable avec la guerre russo-ukrainienne qui a rendu l’approvisionnement en blé non seulement couteux mais également difficile. La tâche du gouvernement s’avèrera alors pour le moins périlleuse.

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