PRESSÉE, LA JUSTICE ARRÊTE LE PÉDOPHILE VIOLEUR

AFFAIRE DU VIOL D’UNE FILLETTE, IKRAM, 6 ANS, DANS LA RÉGION DE TATA

Mercredi 10 juin 2020, en plein centre de Tata, un rassemblement de protestation s’est constitué pour dénoncer ce crime abominable. Hommes, femmes et enfants de la région sont sortis massivement pour appeler à la justice pour Ikram.

L’affaire aurait pu passer inaperçue avec les circonstances actuelles de confinement pendant lesquels les Marocains sont plus préoccupés par la crise du Covid-19 et son impact sur leur situation économique et sociale. Mais, grâce aux réseaux sociaux et aux plateformes électroniques, elle a pu être médiatisée. Il s’agit du viol d’une fillette de 6 ans, Ikram, dans la ville de Tata, dans le sud du Maroc, par un monstre pédophile de 44 ans. Une affaire abominable qui a secoué les Marocains consternés par le fait que cet acte puisse toucher une fillette en bas âge et qu’il puisse encore se produire pendant la période de confinement. Le scandale a été amplifié par la libération provisoire sous caution du violeur. Mais sous la pression des réseaux sociaux et les associations de défense des droits des enfants, le juge d’instruction près de la cour d’appel d’Agadir a décidé, mercredi 10 juin, l’arrestation de l’inculpé. Une décision qui semble soulager la famille et les proches de la fillette. Le père de Ikram avait retiré sa plainte après les menaces de mort proférées par le violeur, avant de se rétracter, sous la pression des associations de défense des droits des enfants.

Complicité de responsables
C’est l’une de celles-ci, en l’occurrence le Forum pour la démocratie et les droits de l’Homme, une ONG locale, qui a révélé l’affaire, 7 dimanche 7 juin 2020. Une pétition a été lancée sur les réseaux sociaux. Elle a recueilli plus de 60.000 signatures. Mercredi 10 juin, en plein centre de Tata, un rassemblement de protestation s’est constitué pour dénoncer ce crime. Hommes, femmes et jeunes enfants de la région sont sortis massivement, en bravant la chaleur et l’état d’urgence sanitaire, pour appeler à la justice pour Ikram. Or rendre justice à la jeune fille suppose sa condamnation à la peine la plus lourde. Le rassemblement protestataire a lieu au même moment où se déroule le procès de l’inculpé à la chambre criminelle de la cour d’appel d’Agadir.

Selon un membre du Forum pour la démocratie et les droits de l’Homme, Mbarek Amakhlouf, «Dans la localité de Foum El Hisn, où réside la famille de la jeune fille, l’affaire Ikram n’est pas la première. D’autres affaires similaires de viol sur les mineurs ont eu lieu dans cette localité».

M. Amakhlouf cite notamment le cas d’un jeune garçon qui a été victime en janvier 2019 d’un viol de la part d’un ressortissant étranger de 24 ans. Après avoir bénéficié de la liberté provisoire, suite au retrait de la plainte par le père du garçon, ce pédophile a profité de l’occasion pour quitter le pays. Une fuite qui sentait la complicité de certains responsables de la région puisque le ressortissant étranger n’avait pas été frappé d’interdiction de quitter le territoire marocain. A l’heure des réseaux sociaux, la famille, les proches et les habitants de la région espèrent obtenir la justice pour Ikram, qui commence à recueillir le soutien de tous les Marocains.

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