Le président tunisien hospitalisé dans un état critique

Le président tunisien Béji Caïd Essebsi a été hospitalisé dans un état critique jeudi, le jour où un double attentat suicide a tué à Tunis un policier et fait ressurgir le spectre de la violence dans le pays.

Agé de 92 ans, M. Essebsi a été "victime d'un grave malaise et a été transféré à l'hôpital militaire de Tunis", a écrit la présidence sur sa page Facebook. "Son état est désormais stable et il reçoit les soins nécessaires", a-t-elle ensuite précisé.

"La situation du président est critique" mais "stable", a indiqué son conseiller Firas Guefrech sur Twitter, démentant des rumeurs faisant état de sa mort.

Le chef du gouvernement, Youssef Chahed, s'est rendu au chevet du président. "Je tiens à rassurer les Tunisiens, le président est en train de recevoir les soins nécessaires", a-t-il dit, appelant à "ne pas diffuser d'informations fausses semant la confusion".

M. Essebsi avait déjà été hospitalisé la semaine dernière. Les médias tunisiens avaient alors également fait état de l'hospitalisation du président du Parlement, Mohamed Ennaceur, 85 ans.

Après les attentats suicide et l'hospitalisation du chef de l'Etat, M. Ennaceur a réuni à l'Assemblée les chefs des blocs parlementaires.

Selon l'article 84 de la Constitution, il revient à la Cour constitutionnelle de constater la vacance du pouvoir et de confier la présidence par intérim, soit au président du Parlement en cas de décès du président de la République, soit au Premier ministre en cas de vacance temporaire.

Mais huit ans après la révolution, la Tunisie n'a toujours pas de Cour constitutionnelle. L'instance provisoire qui la remplace ne dispose pas de prérogative claire en cas de vacance du pouvoir, selon l'ONG d'observation politique Bawsala.

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