Plusieurs organisations internationales dont l’Unicef appellent le gouvernement marocain à accélérer la cadence du préscolaire dans notre pays. Elles soulignent notamment la nécessité de rénover les salles destinées à ce niveau d’enseignement dans les écoles publiques, en prenant en compte les spécificités des enfants en situation de handicap ou en situation particulière.
L’abandon scolaire est décidément le plus grand cancer dont souffre le système éducatif national. Ce phénomène pour le moins grave constitue désormais un véritable défi pour les autorités éducatives en raison de ses répercussions négatives sur les élèves et son coût socioéconomique pour le pays.
Eu égard aux derniers chiffres du ministère de l’éducation nationale, le taux d’abandon scolaire au niveau national au titre de l’année 2020-2021, dans les 3 cycles du secteur public, a été de 5,3%. Ce qui représente plus de 331.000 écoliers. Un chiffre en hausse de 0,3% par rapport à l’année scolaire 2019- 2020. Pour lutter contre ce phénomène, le ministre de l’éducation nationale, Chakib Benmoussa, propose une palette de mesures, notamment la généralisation de l’enseignement primaire et l’élargissement de l’offre scolaire à travers des écoles communales ainsi que la poursuite de l’extension de la couverture rurale en établissements d’enseignement secondaire. Il y a aussi la généralisation de l’enseignement préscolaire, considéré unanimement par les experts comme un moyen efficace pour barrer la route au décrochage scolaire. Dans ce cadre, le département de tutelle a signé, mi-avril 2022, des accords stratégiques avec la Fondation marocaine pour la promotion de l’enseignement préscolaire, présidée par l’ancien ministre délégué à l’intérieur, Noureddine Boutayeb.
Renforcement des capacités
Ces accords, qui s’inscrivent dans la continuité du processus de réforme du système d’éducation et de formation, interviennent en exécution des instructions royales pour l’instauration d’un système éducatif efficace, équitable et généralisé, à l’occasion du coup d’envoi en 2018 du Programme national de généralisation et de développement du préscolaire de qualité sous le signe «Notre avenir n’attend pas». En vertu du premier accord, la FMPS se chargera de la gestion directe des classes du préscolaire et de l’instauration d’un système intégré et inclusif pour la formation des éducateurs, le renforcement de leurs capacités professionnelles, le recrutement de profils qualifiés et l’augmentation du temps consacré à la formation initiale et continue. Des mécanismes pour le financement des opérations liées à la gestion des classes du préscolaire seront également mis en place en vertu d’une convention tripartite signée entre le département de l’éducation nationale, la FMPS et le ministère du budget.
Dans le même ordres d’idées, l’Unicef appelle le gouvernement marocain à accélérer la cadence du préscolaire dans notre pays. Elle souligne notamment la nécessité de rénover les salles destinées à ce niveau d’enseignement dans les écoles publiques, en prenant en compte les spécificités des enfants en situation de handicap ou en situation particulière. L’Unicef met aussi l’accent sur l’importance de la formation initiale et continue des éducateurs, et l’intégration de l’enseignement préscolaire dans le cycle primaire. Pour beaucoup, le préscolaire est probablement l’une des voies les plus recommandées pour améliorer la qualité du système éducatif national et pour lutter contre le phénomène de l’abandon scolaire.