PRÉCARITÉ. Abdeslam Seddiki a plaidé devant les représentants de 40 pays membres de l’OCDE et de pays partenaires, la cause de la Stratégie nationale pour l’emploi (SNE) à l’horizon 2025.
Dans la perspective du Forum international pour l’emploi prévu les 2 et 3 mars 2016 à Marrakech, l’Organisation pour la Coopération et le Développement Économique (OCDE) réalise une étude d’une année sur l’employabilité des jeunes au Maroc. Objectif: élaborer des recommandations stratégiques pour mieux doter les jeunes de compétences nécessaires à une insertion professionnelle réussie et durable.
C’est ce qui ressort de l’entretien organisé, le 15 janvier 2016, entre le secrétaire général de l’OCDE, Angel Gurria, et Abdeslam Seddiki, ministre de l’Emploi et des Affaires sociales. Au cours de cet entretien, les deux responsables ont convenu de programmer la participation du Maroc aux travaux du «Comité Emploi» de l’OCDE. En prenant part à cette réunion ministérielle de l’OCDE sur l’emploi et le travail, M. Seddiki n’a pas manqué d’exposer devant les représentants de 40 pays membres de l’OCDE et de pays partenaires, la Stratégie nationale pour l’emploi (SNE) à l’horizon 2025. Une stratégie qui vise, notamment, à «mobiliser l’ensemble des leviers permettant de promouvoir l’emploi décent à travers une croissance riche en emplois productifs et de qualité», souligne t-il avec force.
Opportunités d’emplois
Le tout dans le but de «faire participer non seulement les jeunes diplômés» mais aussi «les jeunes déscolarisés précocement et confrontés à un travail précaire», sans oublier «les femmes soumises à l’inactivité et à la discrimination à l’emploi». Autant d’objectifs louables qui doivent prendre le chemin de la mise en application, car, jusqu’ici, ladite stratégie se fait attendre. Entre-temps, sous l’effet des contraintes démographiques, des changements technologiques et de la mondialisation, le chômage et le sousemploi ne font que croître.
Les opportunités d’emplois nouveaux se font de plus en plus rares dans les secteurs auparavant fort créateurs d’emplois comme l’agriculture ou les BTP, sans parler du secteur industriel, qui contribue de moins en moins à la création d’emplois. Seul le secteur des services arrive à tirer son épingle du jeu, comme le confirme une étude récente du Haut Commissariat du Plan (HCP).
En effet, selon les analystes du HCP, sur les 129.000 emplois créés chaque année et ce depuis 2000 jusqu’à aujourd’hui, le secteur tertiaire produit, à luis seul, en moyenne pas moins de 87.000 nouveaux emplois tous les ans. Détrônant aussi bien l’agriculture, dont la contribution à l’emploi total est en recul de 6,5 points, que l’industrie, qui peine à décoller. En effet, l’industrie reste, de loin, le secteur qui a créé le moins d’emplois (pas plus de 1.000 emplois nets créées en moyenne, chaque année) sur les quinze dernières années.
Si certaines branches comme l’automobile et l’aéronautique s’en sortent mieux, ce n’est pas le cas de toutes les autres sous-branches, comme les industries métallurgiques, mécaniques et électromécaniques (IMME), qui attendent leur contratprogramme depuis des années. Le Plan d’accélération industrielle 2014-2020, saura t-il en mesure de donner un nouveau souffle à la création de nouveaux emplois dans le secteur industriel? Seul l’avenir nous le dira