Le Polisario et son parrain Algérien au pilori

La fin d'un grand mensonge

Si aujourd’hui nombreux sont les pays et les groupements qui semblent unanimes à considérer le Polisario comme une coquille vide, une entité fantoche qui menacerait de surcroit la paix dans la région du Sahel en contribuant à l’accroissement des actes terroristes, il est grand temps que la communauté internationale mette fin à ce grand mensonge.

Tout laisse croire que la fin du front fantoche Polisario est imminente. Son parrain, le pouvoir algérien, à sa tête le président Tebboune, aux commandes de la junte militaire et dont l’élection est toujours contestée par les Algériens, essuie revers après revers diplomatique et perd, un après un, les soutiens des “amis” d’antan et d’hier.

Invité dimanche 28 juin 2020 de l’émission de Medi1 TV Avec le Maroc depuis Washington, le congressman républicain Paul Gosar a affirmé que “le président Donald Trump et le secrétaire d’Etat Mike Pompeo doivent dénoncer le Polisario qui épouse une idéologie marxiste, et puis d’autres réactions suivront”, ajoutant que sur ce dossier “ils ne peuvent pas rester neutres”.

Le pays de l’Oncle Sam étant désabusé, l’Algérie a du mal à convaincre de la nécessité de maintenir un groupuscule de mercenaires dénoncés même de l’intérieur. Le pouvoir du voisin de l’Est fait face depuis un peu plus d’un an et demi à une contestation populaire qui s’est exacerbée avec l’élection du président Tebboune le 12 décembre 2019, arguant qu’il est au service de l’establishment militaire, et à une autre contestation au sein même de sa création, le Polisario, dans les camps de Tindouf, où le Forum de soutien aux autonomistes de Tindouf a mis à nu les manigances de Brahim Ghali et son entourage dans le détournement des aides internationales.

Pour détourner l’attention sur cette grogne populaire sur ses territoires, ce même pouvoir ne rate aucune occasion, aussi epsilon soit-elle, pour témoigner de son animosité affichée ouvertement contre le Maroc et l’attaquer sur le front de son intégrité territoriale. Il a coutume de provoquer des étincelles d’ennuis diplomatiques pour le Maroc, notamment au niveau des Nations-Unies et des institutions européennes.

Animosité affichée
La dernière en date fut un échec jamais égalé. La dynamique de l’ouverture de consulats généraux à Laâyoune et à Dakhla entamée depuis décembre 2019 a fait réagir l’Algérie qui fut le seul pays parmi les 193 Etats membres des Nations Unies à s’élever contre l’ouverture des Consulats dans le Sahara marocain, essayant d’intimider les Etats africains à coups de communiqués et de rappels d’ambassadeurs. L’Algérie comptait sur le Conseil de sécurité pour freiner cette dynamique en tentant d’exercer des pressions à la veille du briefing consacré par le Conseil à la question du Sahara le 9 avril 2020. L’instance exécutive onusienne avait alors ignoré les gesticulations algériennes et a conclu à un acte souverain marocain.

L’autre coup dur pour le régime algérien, les séparatistes et leurs sympathisants, notamment en Espagne, a été acté il y a quatre semaines. La Cour suprême espagnole, plus haute instance judiciaire du pays, a mis son veto à l’utilisation, occasionnelle ou permanente, de drapeaux officiels ou de toute expression politique à l’intérieur comme à l’extérieur des édifices publics. Dans son arrêt, la Cour suprême explique que l’utilisation de drapeaux, fanions ou symboles non officiels, comme celui des séparatistes du Polisario, dans les édifices et les espaces publics n’est pas compatible avec le cadre constitutionnel et juridique actuel ou avec le devoir d’objectivité et de neutralité des administrations espagnoles.

Ce fiasco de plus en Espagne pour le Polisario et ses commanditaires algériens se greffe à d’autres dans d’autres régions du monde, notamment en Amérique latine, et intervient quelques jours après le camouflet enregistré fin mai dernier à l’occasion de la journée de l’Afrique. En effet, la ministre espagnole des Affaires étrangères, de l’Union européenne et de la Coopération, Arancha González Laya, avait à cette occasion publié sur le compte Twitter de son département une carte de l’Afrique avec les drapeaux de tous les Etats membres officiels de l’Union africaine à l’exception de celui de la pseudo RASD. Pour l’Algérie officielle, un malheur n’arrive jamais seul.

Critiques véhémentes
Durant ces trois derniers mois, les dénonciations au Parlement européen de la situation politique en Algérie ont été légion. L’institution européenne a, en effet, tancé l’Algérie pour son immobilisme politique et a alerté sur la détérioration accrue de la situation des droits humains dans le contexte de la pandémie de Covid-19. Dans une question parlementaire adressée le mercredi 29 avril, le Parlement européen interpelle la Commission européenne sur l’instrumentalisation par le pouvoir algérien des mesures de confinement pour tenter de restreindre l’expression du “mécontentement dans le pays” en lien avec une situation politique “en suspens”.

Cette sortie forte s’inscrit dans la continuité d’une série de critiques véhémentes formulées par le Parlement européen à l’encontre du régime algérien. Ainsi au mois de novembre 2019 des groupes politiques pourtant opposés, socialistes et conservateurs, se sont unis pour rédiger une résolution du Parlement européen dénonçant les multiples violations des droits humains et des libertés individuelles qui ont cours en Algérie: emprisonnement arbitraire de journalistes, persécutions envers les minorités, ou encore répression violente du régime envers les contestataires du Hirak, notamment des traitements inhumains ayant entraîné la mort en détention de manifestants...

Face à la faillite quasi générale de la machine de propagande diplomatique algérienne, les militaires algériens ont incité les mercenaires du Polisario et à leur tête Brahim Ghali à tout oser. Mais leurs gesticulations ressemblent plus à la danse du coq mal égorgé. Le chef séparatiste du Front Polisario a haussé le ton en s’adressant à l’Organisation des Nations Unies (ONU), à l’occasion du 75ème anniversaire de sa création, en l’accusant formellement, dans une lettre, d’être tendancieuse dans le cadre du conflit l’opposant au Maroc. La position du Maroc a fortement “miné la crédibilité” de l’ONU, dit-il dans une lettre adressée au Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, tout en faisant la morale au SG de l’ONU: “l’ensemble du processus de paix des Nations Unies au Sahara Occidental est complètement paralysé (…).

Le retard dans la nomination d’un nouvel envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental après la démission de l’ancien président allemand Horst Kohler en mai 2019 n’a fait qu’ajouter à l’état de paralysie”. Ce ton déplacé voire menaçant fait suite à des tentatives officielles et officieuses de l’Algérie qui fait depuis quelque temps pression sur le Secrétaire général des Nations-Unies afin qu’il nomme un nouvel Envoyé spécial au Sahara. Mais pourquoi donc?

En deux mois, c’est la deuxième lettre de cet acabit qui évoque ce sujet. La première a été envoyée par le président Tebboune à l’UA. Les deux versent dans le sens de faire pression pour la désignation d’un nouvel Envoyé spécial qui donnerait de la visibilité au Polisario et à la pseudo RASD, que 165 Etats (sur 193) des Nations-Unies ne reconnaissent même pas.

La création du régime algérien
En vain. Sur le plan diplomatique, le régime algérien subit ainsi donc un deuxième échec. Après celui bien entendu d’octobre 2019, avec la résolution du Conseil de sécurité qui a non seulement cautionné les paramètres des négociations identifiés depuis 2007 mais en plus a invité l’Algérie à s’impliquer dans le processus de table ronde comme étant un des acteurs du dossier clairement identifiés à l’instar du Maroc, du Polisario et de la Mauritanie. Les termes de cette résolution ont mis à nu la thèse défendue bec et ongles par Alger et qui veut que l’Algérie est un pays observateur et n’est pas directement impliqué dans ce dossier fomenté. Une thèse qui va aux antipodes des réactions des responsables algériens, à leur tête le président Tebboune.

Elle a révélé, à n’en plus douter, que le Polisario est une pure création du régime algérien et que sans le financement et l’appui de ce dernier, ce front de mercenaires n’existerait plus. Si aujourd’hui nombreux sont les pays et les groupements qui semblent unanimes à considérer le Polisario comme une coquille vide, une entité fantoche qui menacerait de surcroit la paix dans la région du Sahel et encouragerait les actes terroristes, il est grand temps que la communauté internationale mette fin à ce grand mensonge et que la vérité soit rétablie une fois pour toutes.

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