Le plan national pour le développement est né

La commission Benmoussa présente les contours du nouveau modèle de développement

S.M. Mohammed VI a validé la proposition de faire du nouveau modèle de développement un Pacte national pour le développement qui scellera l’engagement des forces vives du pays autour d’un cap. Le plus important, c’est qu’un mécanisme de suivi, sous l’autorité du Roi, sera mis en place.

Le Roi Mohammed VI a reçu, mardi 25 mai 2021 au palais royal de Fès, le président de la Commission spéciale sur le modèle de développement CSMD, Chakib Benmoussa, pour la présentation du tant attendu rapport sur le nouveau modèle de développement, fondé sur trois grands chapitres. La commission a proposé qu’il donne naissance à un pacte national pour le développement qui met «l’humain» au coeur des priorités des politiques publiques. Cette proposition a été validée par le Roi Mohammed VI.

Le 1er chapitre est dédié au diagnostic des causes de la défaillance du modèle actuel. Les failles pointées du doigt sont le manque de cohérence verticale entre la vision de développement et les politiques publiques annoncées et la faible convergence horizontale entre ces politiques, la lenteur de la transformation structurelle de l’économie affectée par les coûts élevés des facteurs de production et freinée par la faible ouverture sur de nouveaux acteurs innovants et compétitifs, les capacités limitées du secteur public à concevoir et à mettre en oeuvre des services publics accessibles et de qualité dans les domaines essentiels à la vie quotidienne et au bien-être des citoyens et un sentiment d’insécurité judiciaire et d’imprévisibilité qui limite les initiatives, en raison d’un décalage entre certaines lois comportant des «zones grises» et les réalités sociales vécues, d’une justice qui pâtit d’un manque de confiance.

Sur le plan de la méthode ou de la gouvernance, la Commission prône «la complémentarité entre un Etat fort et une société forte», s’appuyant sur une justice renforcée, des lois claires, des règles transparentes et applicables à tous, la redevabilité des acteurs à travers l’évaluation régulière de leurs actions, et un respect strict des valeurs d’éthique et de moralité.

Justice renforcée
Concernant les axes stratégiques du nouveau plan de développement, le rapport en répertorie quatre: l’économie, l’agriculture, le tourisme, et l’éducation/santé. A titre d’exemple, la commission juge que la transformation économique doit passer, entre autres, par la libération de l’initiative privée et l’entrepreneuriat et l’amélioration de la compétitivité du tissu productif. Dans l’agriculture, la sécurité alimentaire et le développement d’une agriculture moderne, à forte valeur ajoutée, inclusive et responsable sont deux objectifs à atteindre.

Pour ce qui est du tourisme, il est recommandé une valorisation de tous les atouts des territoires au profit du tourisme interne et de la demande internationale. Quant à la santé et de l’éducation, la Commission préconise de renforcer l’offre des services publics sur l’ensemble des territoires et d’en assurer l’accès équitable, aux côtés d’un secteur privé partenaire responsable et éthique et de mettre l’accent sur la qualité des services par le niveau de compétence des étudiants et leur employabilité et par une offre de soins qui rende effective la généralisation de la couverture santé.

Le succès de ce nouveau modèle est tributaire du succès de son déploiement. Le Pacte national pour le développement scellera ainsi l’engagement des forces vives du pays autour d’un cap et d’un référentiel partagés par tous. Et le plus important, c’est le mécanisme de suivi, qui sera placé sous l’autorité du Roi.

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