"Les perspectives du développement industriel au maroc", thème d’une conférence-débat tenue par Ryad Mezzour

La souveraineté industrielle à l'épreuve

Avoir une vision ne suffit pas, encore faut-il remonter ses manches et chercher les opportunités pour les proposer aux industriels marocains.

La croissance industrielle du Maroc s’est réalisée plus en extension horizontale qu’en intégration verticale. Souffrant de nombreuses insuffisances, l’industrie manque de compétitivité. En se refermant sur elle-même sans réussir les conditions d’un plus grand auto-centrage de sa croissance, elle n’a pas pu lever les contraintes associées à l’étroitesse du marché domestique et aux chocs extérieurs.

Le processus d’ajustement structurel des années 80 a cherché à rendre possible la relance de l’industrialisation tirée par l’extérieur, en mettant l’accent sur la prédominance du marché international sur le marché intérieur, du secteur privé sur le secteur public. Depuis cette période, beaucoup de choses ont changé pour créer les conditions d’une industrie marocaine plus compétitive. Les perspectives intéressantes et prometteuses qu’offre aujourd’hui l’industrie marocaine ne sont pas le fruit du hasard, mais le fruit d’une stratégie d’expansion fine et longue, nous dit Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie et du Commerce, lors de sa conférence tenue, le vendredi 1er avril 2022, au Centre Links de la Faculté de Droit et d’Économie de Casablanca.

Une vision différente
C’est en revenant de sa visite officielle en Chine, en 2016, que le Roi Mohammed VI a opté pour «cette vision différente des stratégies d’industrialisation, réaménagées par rapport à celles qui prévalaient au Maroc et surtout différentes des doctrines produites par l’Occident». Grâce à ce voyage royal en Chine, beaucoup de choses ont bougé au Maroc. La mondialisation heureuse ne profitant pas à tous. Les pays, notamment comme le nôtre, qui y ont cru naïvement, en s’ouvrant tous azimuts, ne s’enrichissaient pas automatiquement. Il fallait construire et planifier, sur le long terme, les avantages comparatifs.

Ce fut d’abord le Plan Émergence 2005-2009,suivi successivement du Plan d’accélération industrielle 2014-2020 et du Plan de relance industrielle 2021-2023. Soit autant d’expériences qui ont posé les bases du Maroc industriel moderne. Le Maroc se mettait, alors, à la recherche de toutes les opportunités. L’ouverture était là, certes, mais pas que. Les pré- requis étaient là aussi: les infrastructures, la courbe d’apprentissage et surtout la recherche de plus en plus de compétitivité. Le Maroc qui se remet en cause, qui s’améliore chaque fois que nécessaire, dispose, désormais, d’une «stratégie complète et intégrée», souligne avec force le ministre istiqlalien de l’Industrie.

Sans opter pour une doctrine de fermeture des frontières, le Maroc qui vient de traverser avec succès cette pandémie de Covid, n’est-il pas le pays qui en est sorti avec toute une banque de projets industriels qui intègre une nouvelle dimension et qui évolue vers une task force de souveraineté industrielle?.

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