Le personnel de la RAM, victime collatérale de la crise

LES MESURES D’URGENCE DE ROYAL AIR MAROC


Abdelhamid Addou, PDG de la RAM.

En réponse à la crise de Covid-19, la compagnie aérienne nationale a dû réduire la voilure. Ce qui ne manque pas d’impacter son personnel, prié de choisir entre un congé sans solde et le travail à temps partiel.

Deux-cent-cinquante-deux: c’est en milliards de dollars, selon une estimation en date du 24 mars 2020, de l’Association internationale du transport aérien (IATA), les pertes qu’engendre l’actuelle crise de Covid-19 pour les compagnies aériennes. Il faut dire que de nombreux pays ont, successivement, totalement fermé leurs frontières, dont le Maroc, et par conséquent beaucoup de ces compagnies voient aujourd’hui leurs revenus se réduire comme une peau de chagrin.

C’est notamment le cas de la Royal air Maroc (RAM), qui a même vu, le 21 mars, ses vols domestiques suspendus par les autorités marocaines, dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire décidé par le gouvernement. Un état de fait qui, bien évidemment, ne manque pas d’impacter directement le personnel de la compagnie, prié le 12 mars dernier, via une note de service diffusée par son management, soit de prendre, pour une période d’un à six mois, un congé sans solde renouvelable, soit de continuer à travailler mais seulement à temps partiel et ce pour les trois prochains mois, ce qui pourra également être reconduit par la hiérarchie. En ce qui s’agit de ceux qui choisiront d’adhérer au travail à temps partiel, ils pourront mettre le bleu de chauffe soit la matinée de 8h à 12h15, soit l’après-midi de 12h45 à 17h00, et ce, donc, pour une durée totale de travail quotidien de 4h15. Surtout, soulignait la note de service, ils conserveront l’ensemble de leurs avantages sociaux.

Sortir la RAM de l’impasse
Ceux qui se décideront à aller en congé se verront, pour leur part, maintenir le bénéfice des billets à tarif réduit et les cotisations patronales à la Caisse interprofessionnelle marocaine de retraite (CIMR), la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et la mutuelle, et pourront, s’ils le veulent, bénéficier de ces cotisations à titre d’avance, lesquelles seront par la suite remboursées en fin de congé. Si, dans un communiqué publié le 13 mars, la Fédération nationale du transport aérien (FNTA), affiliée à l’Union marocaine du travail (UMT), avait salué les initiatives du management de la RAM, elle s’était toutefois plainte d’“une communication quasi inexistante” selon elle de cette dernière.

Une accusation reprise dans un deuxième communiqué, celui-là en date du 24 mars, et ce en des termes encore plus fort: la FNTA s’est dite, cette fois, “outrée”, surtout qu’elle n’a pas été mise au courant des décisions prises par le conseil d’administration de la RAM au cours de sa réunion du 18 mars et de l’état actuel de la trésorerie de la compagnie. La fédération a, dans son communiqué, décliné une série de mesures susceptibles selon elle de sortir la RAM de l’impasse. A l’instar de nombreux secteurs touchés par la crise de Covid-19, celui de l’aérien devrait être, dans les prochaines semaines, recevoir des aides de l’Etat, éventuellement à travers le fonds d’appui mis en place le 16 mars dernier sur instructions du roi Mohammed VI.

A ce titre, la RAM en serait bénéficiaire, elle dont le président-directeur général, Abdelhamid Addou, se plaignait le 11 mars dans les colonnes du quotidien “L’Economiste”, alors même que l’état d’urgence sanitaire n’avait pas encore été déclaré, d’une chute d’une chute tendancielle des réservations pour les mois de mars, avril et mai 2020, de l’ordre de 30% du trafic habituel.

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