
En nous entraînant dans trois histoires parallèles, Jean Zaganiaris nous plonge dans «les violences et les troubles de la passion amoureuse, par-delà les pays, les cultures et les identités».
Ce premier roman de Jean Zaganiaris, ce jeune enseignant- chercheur d’origine grecque et membre fondateur du Cercle de Littérature Contemporaine, raconte tout simplement l’histoire d’un homme qui veut retomber amoureux après une déception sentimentale. Un homme qui veut vivre «un amour où il n’y a pas de règles, pas de stratégies, pas de calculs, pas de choses à planifier, pas de mode d’emploi. Ce n’est même pas une affaire de symbiose, de fusion avec l’autre…», nous dit l’auteur. Un homme qui veut avoir «une très forte envie de monter dans un train sans savoir où il va». Un homme qui veut «grimper dans un manège et tourner, tourner avec l’être aimé, en sentant que l’éphémère de ce moment sera éternellement gravé dans son coeur».
Histoires universelles
Le récit, dont sont tirés ces quelques très beaux bouts de phrase, mélange tout: les personnages, les époques, les événements. Zaganiaris lui-même nous représente son roman comme «un puzzle que l’on aurait mis du temps à constituer et que l’on aurait ensuite fait tomber avec fracas sur un carrelage blanc, en cornant et déchirant les extrémités de certaines pièces». Aux lectrices, aux lecteurs, d’en faire ce qu’ils veulent, dit-il.
À travers trois villes, Casablanca, Athènes, Cannes, trois époques, le post 20-Février au Maroc, la crise économique en Grèce, l’essor du Front National dans la France des années 90. et surtout trois hommes: Yanis (Marocain), Ioannis (Grec), Jean (Français), Jean Zaganiaris nous livre toute sa sensibilité dans Le périple des hommes amoureux. Un récit sous forme d’errance sur des chemins faits d’expériences et de rencontres au coeur de nuits alcoolisées où se nouent des histoires universelles.
Celles de Yanis, Ioannis, Jean, Samia, Chaima, Hind, Rachid, Momo, Ali, Najib, Hugues, Bilal, Reda, et d’autres… Celles d’une certaine jeunesse, de ses rêves, de ses quêtes, et aussi, de ses insouciances. Dans le roman de Zaganiaris, on trouve aussi bien «les penchants parfois un peu noirs et désabusés des personnages que la sensibilité à fleur de peau qui se dévoile peu à peu sous la plume de l’auteur».
En nous entraînant dans ces trois histoires parallèles, qui ne sont peut-être qu’une seule et même odyssée, Jean Zaganiaris nous plonge, nous dit un des ses admirateurs, dans «les violences et les troubles de la passion amoureuse, par-delà les pays, les cultures et les identités». «Un récit à la croisée des chemins, des vies, des époques et des lieux.On y trouve un profond respect pour l’humanité, une fidélité en amitié, un amour, voire admiration, pour les femmes sous leurs diverses approches et conditions».