LES PATRONS S'EMBALLENT

RÉOUVERTURE DES CAFÉS ET RESTAURANTS

Qui pouvait penser que les propriétaires des cafés et restaurants refuseraient de reprendre leur activité après deux mois et demi de fermeture obligatoire? Difficile à croire, pourtant, les restaurateurs ont rejeté l’appel à la reprise, formulé par le gouvernement. Les rideaux resteront donc baissés jusqu’à nouvel ordre.

Contrairement aux coiffeurs, qui attendent uniquement un petit signal des autorités pour lever les rideaux, les restaurateurs, quant à eux, ne veulent rien entendre et refusent toute reprise avant de dialoguer avec le Comité de veille économique et l’Exécutif. Au nom de l’Association des propriétaires des cafés et restaurants (ANPCR), Nouredine El Harrak nous a déclaré que les professionnels du secteur ne rouvriront pas dans les conditions actuelles. “Nous avons le droit de dicter nos conditions pour reprendre le travail. Le Chef du gouvernement doit entendre nos doléances, et le Comité de veille doit nous impliquer dans la prise de décisions. Les contraintes du secteur persistent et seront plus lourdes à supporter après cette fermeture qui nous a coûté très cher”, explique le président de l’ANPCR.

Des pertes énormes
Nouredine El Harrak a pointé du doigt un manque de considération exprimé par les institutions concernées du secteur, vis-à-vis des professionnels. “Plusieurs restaurants ont enregistré des pertes énormes suite à la déclaration de fermeture, exprimée à 11 heures du matin et appliquée à 18H par les autorités. Les restaurateurs n’ont pas eu le temps de liquider leur marchandise”, ajoute de président. Loyers, factures d’eau et d’électricité, impôts, déclaration du personnel à la CNSS, les restaurateurs souhaitent que le gouvernement allège les conditions de travail avec une révision rapide de certaines lois.

Il est à rappeler que les propriétaires des restaurants et des cafés sont plus que jamais obligés de déclarer tous leurs salariés auprès de la CNSS. Une mesure qui dérange ces patrons, habitués à faire travailler un personnel sous-payé, non-déclaré et ne disposant d’aucune couverture sociale. “La reprise se fera doucement, et le gain sera minime durant les premiers mois de la reprise. Les conditions dictées par les responsables sont impraticables pour le moment, et risquent d’embrouiller notre tâche”, fustige El Harrak.

Certaines doléances des restaurateurs restent quand même absurdes, d’autant plus que le moment n’est pas opportun pour déclarer la guerre à la relance économique du pays en choisissant d’imposer le maintien des aspects informels du secteur. 200.000 cafés et restaurants ont été autorisés à rouvrir juste après Aïd Al-Fitr, mais il n’en est rien, le bras de fer ne fait que commencer, selon le président de l’Association des propriétaires des cafés et restaurants, qui affirme que les restaurateurs sont perdants dans le deux situations, et qu’ils choisissent de faire valoir leur cause maintenant.

De leur côté, les franchises internationales de restauration ne semblent pas adhérer à la cause de l’ANPCR. Contacté par Maroc Hebdo, un responsable de Mc- Donald’s nous a déclaré que l’enseigne a prévu toutes les mesures sanitaires pour reprendre le travail, et attend uniquement une décision officielle pour relancer son activité et retrouver sa clientèle.

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