Alors que Casablanca compte ses morts et ses cas graves, qui se multiplient tous les jours, le ministre de la Santé propose un plan de soutien sans en préciser ni le contenu ni la date à laquelle il sera effectivement mis en place.
Casablanca croule sous les cas du Covid-19. Chaque jour, des centaines de cas sont enregistrés et les cas graves montent en flèche. Les morts aussi sont nombreux. La situation sanitaire est réellement dramatique. C’est certainement ce qui explique les nouvelles restrictions imposées par le gouvernement, le dimanche 6 septembre 2020, à la veille de la rentrée scolaire.
La visite du ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb, dans la métropole économique, mardi 8 septembre 2020, pour apporter un soutien logistique important, est vue comme un secours tardif à une ville sinistrée, désormais quadrillée et sous haute tension. Une ville comme Casablanca, considérée comme le poumon économique, commercial et financier du Royaume, devait, en réalité, capter toute l’attention nécessaire des autorités sanitaires au tout début de la hausse des contaminations.
Or, cette attention a énormément tardé au point où Casablanca est devenue presque incontrôlable, sur le plan sanitaire. Que propose, en fait, le ministre de la santé aux Casablancais? Rien dans l’immédiat mais que des promesses.
Fatigue et souffrance
Une augmentation des lits d’hospitalisations, de soins intensifs et de réanimation, un renforcement du matériel médical, une densification de la capacité des tests et une hausse des ressources humaines (médecins, anesthésistes-réanimateurs et infirmiers). Le plan d’urgence annoncé par Khalid Aït Taleb a été réalisé dans le cadre d’une réunion de crise à laquelle ont participé le ministre de l’industrie et de commerce, Moulay Hafid Elalamy, et le Wali de Casablanca, Saïd Ahmidouch. Dans sa déclaration à la presse, au sortir de la réunion de crise, le ministre de la santé était, comme à son habitude, vague dans ses propos: aucun chiffre précis sur l’ampleur du soutien médical qui sera apporté à la métropole économique.
Alors que celle-ci compte ses morts et ses cas graves, qui se multiplient tous les jours, le ministre de la santé est venu à Casablanca pour proposer un plan de soutien sans en préciser ni le contenu ni la date à laquelle il sera effectivement mis en place. Il se contente, en effet, de ressasser les chiffres sanitaires qui caractérisent désormais la ville. Or, ces chiffres sont connus du grand public. Le ministre de la santé est resté muet sur la situation hospitalière qui est devenue saturée dans la métropole ainsi que le personnel médical qui ressent un grand épuisement pendant ces dernières semaines.
Le fait de priver les médecins et les infirmiers de leur congé annuel les plonge dans la fatigue et la souffrance, ce qui se répercute négativement sur leur travail. En attendant des choses concrètes, Casablanca vit des jours difficiles. L’enfer demeure toujours ouvert pour les Casablancais.