Le parent pauvre de la recherche scientifique

Le rapprochement entre l'université et l’entreprise est plus que jamais à l'ordre du jour.

La crise sanitaire, avec la pandémie du coronavirus et ses ramifications, est advenue pour corroborer davantage l’importance cruciale que revêt la recherche scientifique pour un pays, ne serait-ce que pour localiser sa part en avantage comparatif, comme un bien de souveraineté. L’activité de recherche, par la production de la connaissance et du savoir, nourrit et éclaire le processus de développement, le positionnement du pays dans le monde, l’économie et la société. Le dynamisme de la recherche et son niveau de développement reflètent l’ambition inspiratrice d’un pays dans sa marche vers l’avenir et l’émergence.

La croissance ne saurait se réduire au Produit Intérieur Brut (PIB), et ne saurait être réduite au capital plus le travail, mais comporte également l’éducation, la formation, la recherche fondamentale, la recherche-développement, l’innovation, la technologie et l’invention. Une recherche scientifique de qualité couplée et adossée à une formation et une éducation de qualité, représentent un investissement rentable pour la société, son bien-être et sa prospérité. Ce ne serait un investissement que si elle est entretenue continuellement et selon une stratégie claire et planifiée. Stratégie qui doit donner au tandem université-entreprise une place de premier choix. Or, ce que constatent plusieurs experts, et à leur tête les rédacteurs du rapport sectoriel 2022 («la recherche scientifique et technologique au Maroc»), ce n’est ni plus ni moins que la déficience de la collaboration entre l’université et l’entreprise, autour des projets de R&D.

Pour ces analystes du Conseil Scientifique de l’Education, de la Formation et de la Recherche Scientifique, une revue du système national de recherche au Maroc, révèle, en effet, «l’insuffisance d’organes et d’instruments de mise en relation université-entreprise, d’incubation et de valorisation du capital scientifique et technologique du pays».

Ne faut-il pas, alors, se fier, disent-ils, à «l’expérience des pays à l’échelle internationale qui montre que l’université peut bénéficier du fort potentiel des instruments novateurs d’incitation de la start-up pour transformer la recherche en richesse? Il y a nécessité d’instaurer une culture de l’initiative, de l’innovation et de l’entreprenariat et de les vulgariser pour qu’elle fasse partie de la valorisation de la recherche universitaire».

«D’où, l’accompagnement et l’encouragement avec financement du rapprochement entre l’université et l’entreprise, en associant le capital-risque, pour valoriser les résultats de la recherche et transférer la technologie». La pandémie du Coronavirus en 2020 a montré à quel point ce rapprochement entre l’université et l’entreprise est bénéfique pour le pays, qui dans une telle épreuve, ne pourrait compter que sur ses propres talents et leurs innovations.

Les jeunes chercheurs ont déployé leur ingéniosité pour mobiliser leurs compétences en concevant des masques, des appareils de respiration, des kits de diagnostic, des services en ligne… Ce rapprochement est même fondamental pour la rentabilité de l’investissement en recherche et pour l’appropriation de l’innovation.

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