On croyait le virus éclipsé voilà qu’il renaît de ses cendres. Une flambée qui inquiète. Avec plus de 5.345 (dont 179 cas graves) cas de contaminations de Covid-19 enregistrés comme bilan quotidien du 5 juillet 2022, la quatrième vague de l’épidémie s’installe au Maroc. Et si elle est moins sévère que les vagues précédentes, une augmentation se fait malgré tout sentir à l’hôpital.
C’est ce qui fait dire à certains spécialistes que la situation épidémiologique est en train de changer de visage au Maroc. En effet, outre la hausse des contaminations constatée il y a quelques semaines, le Royaume commence à enregistrer plus de décès et d’hospitalisations. Pour le Dr Moulay Saïd Afif, membre du Comité scientifique et technique de la vaccination anti-Covid-19, l’heure est à la prudence, d’autant plus que le taux de positivité se situe à 22% en moyenne depuis quelques semaines.
Si les symptômes sont moins forts, ils présentent, néanmoins, un risque réel, selon les spécialistes. Cette nouvelle vague, marquée par les sous-variants d’Omicron BA.4 et BA.5, plus contagieux que leurs prédécesseurs, touche beaucoup plus la sphère ORL et chez des sujets relativement jeunes, mais elle dure un peu plus longtemps, et les gens sont très, très fatigués, nous disent les infectiologues. À terme, il peut même y avoir un risque de Covid long, insistent-ils.
Statistiquement, cette reprise de l’épidémie implique que les personnes les plus fragiles -les plus âgées ou celles présentant des comorbidités- et qui n’ont pas fait leur quatrième dose de rappel se retrouveront à l’hôpital. Une circulation du virus d’autant plus accrue qu’elle pourrait bien dépasser les 5.000 cas par jour en réalité.
La situation s’avère d’autant plus inquiétante que le port du masque n’est plus obligatoire, notamment dans les transports et les lieux publics fermés. D’où l’appel aux personnes les plus fragiles et les plus de 60 ans à se faire vacciner, étant entendu que le vaccin empêche les formes graves du virus, mais pas forcément la contamination. Les experts sont unanimes: c’est le faible taux de vaccination, particulièrement de la troisième dose, qui a conduit à cette hausse de décès et d’hospitalisations. Certains spécialistes soulignent, à cet égard, que «le nombre de décès aurait été beaucoup plus faible si on avait un taux de vaccination important de la population vulnérable avec la dose booster».
Dr Moulay Saïd Afif regrette le fait que seulement 18% de la population cible soient vaccinés avec la troisième dose et que 1.500.000 personnes n’aient pas encore reçu leur deuxième dose du vaccin. Le membre du Comité scientifique et technique de la vaccination invite tout un chacun à compléter d’urgence son schéma vaccinal, tenant compte des changements qui ont été introduits au protocole national de la vaccination. Le scientifique tient à souligner également l’importance de quatrième dose pour les personnes âgées de 60 ans et plus et celles ayant une maladie chronique. Dont acte !