Quand la pandémie accroît l'incertitude sur l'avenir

Toutes les récessions, comme celle que nous connaissons actuellement, laissent des traces durables.

Confinés, dé-confinés, vaccinés… Nul ne sait combien de temps encore le cycle sanitaire va imposer son rythme au cycle économique. Mais on sait d’ores et déjà que l’actuelle vague de vaccination autorise un certain optimisme, tout relatif, de court terme. Pour le moyen terme, tout porte à croire que le redémarrage de l’économie sera plus lent que ce que l’on pourrait espérer et de laisser des traces plus durables.

Déjà, les principaux indicateurs et tendances de l’économie, aussi bien au niveau national, qu’au niveau international, ne sont pas très encourageants: des échanges commerciaux qui se contractent, des secteurs productifs aussi stratégiques que l’industrie et les services connaissant un contexte difficile et fort contraignant, des finances publiques qui ont tout le mal à contenir leurs déficits et surtout un marché de l’emploi dont tous les indicateurs de performance connaissent une dégradation continue.

Parallèlement, au moment ou 83,8% des entreprises ont pu maintenir leurs activités, 16% l’ont arrêtée temporairement (14%) ou définitivement (2,2%), selon les résultats de l’enquête qualitative réalisée par le Haut-Commissariat au Plan auprès d’un échantillon représentatif d’entreprises organisées.

Entre les premiers signes tangibles du Covid en mars 2020 et la promesse d’une vaccination pour toutes et tous pour l’été 2021, cela fera un an et demi pour, peut-être, voir un début de solution. Il faudra du temps pour voir le vaccin prouver son efficacité. Une longue période d’incertitude radicale pour les entreprises et les ménages qui doivent prendre la décision d’investir ou pas.

Face à cette crise sanitaire, les promesses d’une politique de relance post-covid à court terme, qu’elle soit d’inspiration keynésienne ou autre, ne nous aident en rien. Car, nous ne sommes plus dans une situation d’incertitude mais de longue incertitude radicale: quant à la sortie de la crise sanitaire, quant au moment d’une reprise normale de l’activité et quant à la capacité du gouvernement à gérer la situation entre-temps. De quoi renforcer la méfiance des ménages d’une part, et l’attentisme des entreprises d’autre part. Ce qui se traduirait par des reports à la fois de la consommation des ménages, et surtout des décisions d’investissement et d’embauche de la part des entreprises. Difficile alors de se projeter dans l’avenir.

Mais les difficultés ne s’arrêtent pas là. Au-delà des soubresauts conjoncturels, toutes les récessions, comme celle que nous connaissons actuellement, laissent des traces durables: des entreprises disparaissent, des gens perdent leur emploi, des compétences sont perdues, des jeunes n’arrivent pas à se former.

Ajoutons à cela les déboires d’un système d’éducation à distance qui, malgré les efforts consentis en matériel et en équipements, n’est pas en mesure de donner des résultats plus probants. Autant de phénomènes qui contribuent à diminuer le potentiel de croissance de l’économie.

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