Oussama Oufrid: "Fès a besoin de sang neuf et de jeunes compétences"

Entretien avec Oussama Oufrid, coordinateur local de la jeunesse de la fédération de la gauche démocratique (FGD) à Fès.

Oussama Oufrid, 27 ans, enseignant et membre du bureau régional de la Fédération de la gauche démocratique (FGD) à Fès. Il va se présenter aux prochaines élections dans la circonscription de Fès-Sud, région dominée par les islamistes du PJD.

Vous allez représenter la Fédération de la gauche démocratique (FGD) dans la circonscription de Fès-Sud. Quels sont les principaux axes de votre programme électoral?
La ville de Fès a besoin aujourd’hui de sang neuf, de jeunes cadres dynamiques et de véritables militants qui se soucient des intérêts de la population et les défendent. Fès a longtemps été oubliée et marginalisée.

Nous voulons être la voix des habitants et la traduction concrète de leurs ambitions. Nous avons donné la parole aux militants des droits de l’Homme, aux syndicalistes, à la société civile, aux personnes en situation de handicap, aux personnes vulnérables… L’axe le plus important de notre programme est relatif à l’amélioration de la santé et de l’éducation, mais aussi à la création d’espaces verts, de maisons de jeunesse, de terrains de proximité, ainsi qu’à l’amélioration des services publics comme le transport, l’éclairage, la propreté, la gestion des déchets ménagers et l’assainissement.

Il s’agit également de réorganiser la gestion des parkings à Fès et de restructurer l’artisanat et réhabiliter le statut de l’artisan fassi qui a été marginalisé lors de cette crise sanitaire. Ce qu’il faut savoir aussi, c’est que pour gagner la confiance des Fassis, il faut respecter leur intelligence et être réaliste, pragmatique et efficace. Nous n’allons pas scander des slogans et promesses irréalisables juste pour gagner les élections, comme font certains.

En revanche, nous nous engageons à faire de notre mieux pour transmettre les doléances des habitants et proposer des solutions crédibles. Je pense que nous disposons de toutes les chances pour faire la différence et marquer une rupture avec la gestion catastrophique de la ville de Fès.

Vous avez gagné en visibilité grâce au mouvement Boycott Fès Parking. Vos détracteurs Pjidistes disent que vous avez exploité ce mouvement à des fins politiciennes...
C’est vrai que ce mouvement de boycott nous a offert une grande visibilité. Mais, nous ne sommes pas que dans la critique. Nous croyons en le militantisme institutionnel en proposant des alternatives et des solutions concrètes.

Nous disposions déjà d’un capital sympathie auprès de la population et d’une bonne réputation. Dans tous nos combats, nous avons toujours défendu les intérêts des habitants de Fès. Nous connaissons leurs contraintes et exigences. Avant le mouvement de boycott, nous avons, par exemple, permis la suppression des barrières au niveau des bus, nous avons soutenu les employés licenciés du secteur de la propreté, nous avons permis la réouverture d’un stade de football fermé depuis plus de 5 ans, nous nous sommes activés pour un meilleur accès à l’eau potable dans plusieurs quartiers et nous avons tenu tête à un groupe industriel qui polluait le quartier Sidi Brahim et nous avons réussi. Nous avons également soutenu la cause des enseignants contractuels, celle des infirmiers et celle des médecins.

Quel bilan pourriez-vous dresser du mandat de Driss El Azami à la tête de la mairie de Fès?
Le bilan du PJD est très maigre. Il est venu avec des promesses et des slogans très importants. Il a promis aux Fassis une vie en rose. Ils ont promis de solutionner tous les problèmes comme les infrastructures, l’éclairage, le transport, la propreté…

En fin de compte, ils n’ont rien fait. Contre toute attente, ils se sont rebiffés contre la population en mettant en place des mesures qui ont plombé le pouvoir d’achat des Fassis. Ces derniers ont compris aujourd’hui qu’ils ne seront jamais une priorité pour ce parti, un parti qui ne fait que défendre ses intérêts.

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