Encore une autre déclaration déplacée de Abdellatif Ouahbi, ministre de la Justice et secrétaire général du PAM. Après avoir affirmé connaître tout sur les Marocains jusqu’aux couleurs de leurs chaussettes, le voilà qui compare Mohand Laenser, secrétaire général du Mouvement populaire, à Mouammar Kadhafi, le leader libyen chassé du pouvoir après avoir dirigé son pays quarante ans durant et assassiné le 20 octobre 2011 après le déclenchement des manifestations contre son régime.
Ainsi, le 17 décembre 2021, invité d’une émission de Med Radio, il a répondu à une question au sujet du clash qu’il y a eu au Parlement, quelques jours plus tôt, avec l’ancien ministre haraki, Mohamed Ouzzine. «De quel clash parlezvous ? M. Ouzzine veut se faire une aura au sein du Mouvement populaire et croit qu’en m’attaquant, il deviendra le secrétaire général du parti…
Qu’il aille déboulonner le Kadhafi qui est à la tête du Mouvement populaire depuis 41 ans…», a-t-il lancé. Le premier concerné, M. Laenser, qui n’est pas très porté sur les polémiques, a réagi sur sa page Facebook en relevant qu’un ministre doit être respectueux et que la comparaison avec Kadhafi n’a pas lieu d’être. Quant à sa longévité à la tête du parti, M. Laenser invite M. Ouahbi à aller demander le pourquoi aux harakis…
Avant de conclure qu’il ne tombera pas si bas pour insulter lui aussi le secrétaire général du PAM. Lundi 20 décembre, la jeunesse harakie a tenu une réunion pour répliquer à M. Ouahbi. De quel droit le ministre de la Justice et secrétaire général du PAM se permet-il de critiquer les dirigeants élus d’un autre parti, en l’occurrence le MP?
Le même jour, c’était l’organisation de la femme harakie, sous la présidence de Nouzha Bouchareb, qui tient une réunion de son bureau national. Réunion qui était censée être dédiée à la prochaine session du conseil national de l’organisation, prévue avant la fin de janvier 2022. Mais le communiqué ayant sanctionné les travaux de la réunion du bureau de l’organisation des femmes harakies a consacré une bonne part à la déclaration de M. Ouahbi.
«Les femmes harakies s’élèvent contre toute atteinte à l’honneur et à la dignité des dirigeants du parti… Elles n’acceptent pas que quiconque s’en prenne au secrétaire général élu par les instances du parti… Les femmes harakies condamnent avec la plus grande fermeté les attaques ayant visé le secrétaire général élu en toute démocratie par les militants et militantes harakis…», peut-on ainsi lire, entre autres. Connu pour être un avocat tonitruant, M. Ouahbi ne semble pas mesurer la portée de ses déclarations, lui qui occupe le poste de ministre de la Justice.
N.J